Ahcène Taleb, un fervent militant de la cause berbère, est décédé dimanche 31 mai, à l'âge de 60 ans, dans un hôpital de la région parisienne, suite à une longue maladie. Il a été inhumé vendredi dernier à Aït Abdelmoumène, son village natal, en présence d'une foule très nombreuse venue des quatre coins de la Kabylie l'accompagner à sa dernière demeure. Des animateurs du Mouvement culturel berbère, à l'image de Said Khelil et Saïd Sadi, ont fait le déplacement pour lui rendre hommage et saluer son combat. Le défenseur des droits de l'homme, Ali Yahia Abdennour, et des membres de la direction du FFS se sont également rendus à Aït Abdelmoumène pour assister aux funérailles de ce vaillant militant. Ahcène Taleb, né le 18 janvier 1955 à Aït Abdelmoumène (Ouadhias), excellent élève, obtient son bac en 1975 avec la mention «très bien», ce qui lui a valu d'être reçu avec l'élite nationale par le président Boumediène. Il poursuit ses études au Canada (Montréal) et participe à la création de la première association socioculturelle berbère dans ce pays. Il rentre en Algérie en 1980 avec un diplôme d'ingénieur en mécanique. Il est affecté à Hassi Messaoud pour travailler à Sonatrach. En 1983, il intègre l'université de Tizi Ouzou en qualité de professeur de sciences physiques. Il s'investit alors dans le Mouvement culturel berbère. Plusieurs numéros de la revue Tafsut ont été tirés clandestinement chez lui, à Aït Abdelmoumène. Il s'est également lancé dans l'élaboration d'un lexique français-berbère et a participé au projet de dictionnaire général informatisé de langue berbère. En 1996, il décide de s'installer en France où il décroche un poste de professeur de sciences physiques et s'inscrit en 3e cycle de linguistique berbère à l'Inalco de Paris. Il choisit le thème «les locutions kabyles». En 2012, il tombe malade et n'a donc pas pu achever son œuvre.