De toute évidence, selon les explications des uns et les appréhensions des autres, la rentrée scolaire 2006-2007 annoncée pour le 16 septembre prochain ne dérogera pas à la règle et ressemblera aux années précédentes en continuant de véhiculer les contraintes qui pèsent sur le secteur. Les dispositions arrêtées avant l'heure, et les mouvements du personnel enseignant au moment opportun, auront tout juste donné le loisir à la direction de l'éducation de ne pas assister à l'encombrement de ses couloirs, à l'exemple de ce qui s'était produit, l'année dernière, à quelques jours de cette date butoir. Comme nous le fera remarquer l'inspecteur principal qui, visiblement confiant et rassuré par la somme des efforts déployés lors des préparatifs, arborait un optimisme mesuré. Justifié surtout par la disponibilité, pour l'exercice qui débute, de 200 postes budgétaires supplémentaires, soit la moitié des besoins réels, qui dissipent relativement le déficit. Pour ce, des concours sont prévus les 10 et 17 septembre pour la sélection des 18 prétendants aux postes de PEF, et 93 professeurs contractuels de l'enseignement fondamental. Le reste sera constitué d'assistants principaux d'administration, d'autant d'agents dactylographes, de laborantins, un ingénieur informaticien, et les 18 agents non spécialisés. En matière d'infrastructures scolaires, une seule réalisation sous la forme d'un groupe de 6 classes sera mis à la disposition des élèves du primaire au chef-lieu de wilaya. L'essentiel, dans ce contexte, ayant été orienté vers une meilleure prise en charge des enfants des populations nomades pour leur assurer les conditions d'études idoines avec la création de 3 internats à Stitten, au niveau du lycée de Rogassa et au CEM de Sidi Taifour. Des possibilités de demi-pensions sont également offertes à El Ghassoul, Brézina et Rbaouat. Le jour dit, 56 997 élèves, tous paliers confondus, rejoindront les bancs de leurs écoles, avec la certitude d'y être accueillis au moins avec un maître par classe. Enorme déficit en enseignants Les prévisions pour le primaire tablent sur 34 099 élèves dont 5 490 nouveaux inscrits, qui reprendront leur scolarité au niveau de 135 établissements, encadrés par 1297 enseignants dont 174 pour dispenser les cours de français, et 38 instituteurs unifiés. Un déficit de 46 enseignants est enregistré à ce niveau avec le manque récurrent de 121 agents destinés aux tâches périphériques de soutien. Les 34 établissements du secondaire ouvriront leurs portes pour recevoir 16 439 élèves dont 4 224 en provenance du palier inférieur. A ce niveau, également, persiste la chronicité d'emplois vacants de l'ordre d'une centaine, pour assurer les tâches d'administration générale. Et les APC mises à contribution ne peuvent que faire appel, dans des limites qui ne résolvent pas le problème, à des personnes sans qualification, recrutées dans le cadre du filet social. Enfin, 60 459 élèves dont 486 fraîchement promus du secondaire, rejoindront les 17 lycées que compte la circonscription académique. Ici encore, si l'essentiel des disciplines est suffisamment pourvu en personnel d'enseignement, les utilités annexes de soutien restent tributaires des mesures qui seront envisagées pour combler un manque de 119 employés entre agents d'exécution et d'entretien. En ce qui concerne la satisfaction des besoins en documentation, le centre de distribution local, sans préjuger des capacités du circuit privé auquel il a été fait appel, estime ses disponibilités autour de 149 000 recueils ; de quoi assurer une répartition sans faille au profit de l'ensemble des établissements. A ce titre, il a été précisé que la cession du livre à la majorité des élèves de la première année du primaire reste gratuite. Pour le reste du palier, les chefs d'établissement auront toute latitude et à leur seule discrétion pour juger de la qualité des nécessiteux qui peuvent accéder à ces facilités. Reste que les cantines scolaires, les unités de dépistage et de suivi médical et la question du transport connaissent des dysfonctionnements qui se reproduisent au cours des années scolaires successives, et se répercutent de façon négative sur les motivations des enfants du monde rural à poursuivre des études soutenues. A commencer par les 113 cantines prévues pour assurer la distribution d'un repas unique en milieu de journée à près de 23 000 élèves, en mettant à contribution une indemnité de 23 DA par jour et par enfant, usent à mauvais escient du terme de nécessiteux et privent une bonne partie des élèves qui en a autant besoin que les autres ; surtout au sein des écoles disséminées dans les communes enclavées, où cette disparité n'est pas évidente. En plus de ne disposer souvent que d'un minimum pour assurer une alimentation saine et équilibrée. Pour qui ce qui est du transport, si les APC ne sont pas en mesure, avec leurs propres moyens, de mettre à la disposition des écoliers des véhicules, c'est le recours systématique aux transporteurs privés et les aléas qui vont avec, ou la périlleuse tentation de faire de l'auto-stop. Le directeur de l'Education dit avoir saisi les daïras concernées et la direction du Transport pour le recensement du parc existant, et affirme n'avoir reçu aucun écho