La journée parlementaire sur l'investissement en Algérie s'est soldée, hier, par la création d'un groupe de travail entre l'Assemblée populaire nationale et le Forum des chefs d'entreprises, destiné à institutionnaliser un dialogue entre le Parlement et le patronat et de permettre aux députés de mieux appréhender les enjeux du marché et les problèmes de l'investissement en Algérie. Cependant, l'initiative n'a pas été accueillie par tous avec la ferveur espérée. Des députés du groupe parlementaire PT ont exprimé haut et fort leur opposition à ce groupe de travail. Le député Ramdane Taazibt a estimé, dans une intervention tonitruante, que c'est «une institutionnalisation des lobbies», ce qui n'a pas manqué de faire réagir vivement la salle. Il s'est aussi interrogé sur le fait que l'on n'ait pas jugé utile de consulter les membres de l'APN avant de prendre cette initiative. M. Taazibt – qui a précisé que le PT n'a aucun compte personnel à régler avec qui que ce soit – considère aussi que c'est une atteinte à la liberté du député qui, au lieu de légiférer selon sa conscience et le mandat du peuple, risque d'être soumis aux pressions des groupes d'intérêt économiques et des oligarques. Ce à quoi le vice-président de l'APN a répondu que le FCE ne bénéficie en aucun cas d'un traitement de faveur vu que les représentants de la CACI ont également été conviés à la rencontre et que la création de ce groupe ne se traduira pas par une influence directe du patronat sur le fonctionnement de l'Assemblée.