Les députés ont poursuivi hier, et pour le dernier jour, les débats sur le projet de loi relatif au régime électoral, dans une ambiance électrique, polémiste et d'échanges de pics et d'accusations. Les partis de l'Alliance présidentielle en ont eu pour leur compte dans ces débats. Particulièrement le FLN, qui a été clairement accusé de faire barrage aux réformes. C'est Ramdane Taâzibt du PT et vice-président de l'APN, qui donnera un avant-goût de ce qui allait suivre comme volée de bois vert. «La volonté politique dans la concrétisation des réformes politiques se ressent ou pas à travers justement ce projet de loi qui devrait représenter un échantillon», a déclaré l'élu de Boumerdès, avant de poser quelques questions : «L'appel du président de la République visant à se départir des considérations partisanes trouvera-t-il un écho dans cet hémicycle ou non ? Les amendements tireront-ils ce texte vers le haut, c'est-à-dire la transparence, le respect de la parole du peuple, la cessation de manipuler les voix des électeurs, restituer la confiance entre le citoyen et les institutions élues, rendre toute leur crédibilité aux opération électorales, éloigner l'administration des préparatifs des élections et circonscrire son rôle dans la réunion des moyens matériels et humains, cesser de manipuler la volonté du peuple et faire obligation aux élus de respecter leurs engagements ?» «À moins, renchérit l'intervenant, que les réformes initiées par le chef de l'Etat se transforment dans cette Assemblée en contre-réformes.» M. Taâzibt a réitéré, dans la même intervention, la position de son parti quant à l'interdiction du nomadisme politique contenue dans le projet du gouvernement et abrogée par la commission juridique de l'APN. «Il faut être atteint de cécité politique pour ne pas voir que nous allons vers de contre-réformes.» Pour sa part, le groupe parlementaire d'Ennahda, qui n'était pas présent à l'intérieur de l'hémicycle, a relevé que ce texte de loi qui a mis à l'écart, au moment de son élaboration, partis politiques et personnalités, ne fera qu'institutionnaliser la fraude. Pour M. Hadibi, le texte qui sera soumis au vote le 2 novembre prochain, s'il est adopté tel quel, sera en faveur des partis de l'Alliance présidentielle dont les adhérents reviendront pour cinq années encore pour légiférer à l'encontre du peuple. Quant à Ali Brahimi, sans appartenance politique, il a fustigé le système qu'il a accusé d'être «ajuridique». Pour le reste, les élus des partis de l'Alliance tentaient chacun en ce qui le concerne de défendre leurs positions, le FLN en tête qui continue à revendiquer la paternité des réformes, non sans aller à l'encontre des projets de loi soumis par le gouvernement. Enfin, signalons que plus de 50 amendements ont été déposés au niveau du bureau des initiatives parlementaires, plus connu sous le nom de bureau n°5. F. A.