Le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, assurera l'intérim jusqu'à la tenue du congrès extraordinaire prévu, selon les statuts du parti, en automne prochain. Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la présidence de la République, a été plébiscité, hier par le conseil national du RND, à la tête du parti. Ahmed Ouyahia assure l'intérim jusqu'à la tenue du congrès extraordinaire prévu, selon les statuts du parti, en automne prochain. Le retour d'Ouyahia aux commandes de son parti n'est pas fortuit. L'ancien Premier ministre va déployer son énergie pour contrecarrer les plans de l'opposition, susurre-t-on au conseil national. D'ailleurs, sa première mission consiste à ressusciter et remettre sur orbite la fameuse Alliance présidentielle avec le FLN et d'autres partis du pouvoir. Le courant islamiste représenté par le MSP doit être remplacé par un autre de la même mouvance, à savoir la formation présidée par Amar Ghoul. «Notre rassemblement appelle les partis, avec lesquels il partage des choix majeurs, à travailler ensemble au sein d'un pôle destiné à conforter collectivement notre soutien au président de la République et à renforcer la voix de la majorité», a-t-il souligné. Cet appel est destiné «à ce stade», dira Ouyahia, «à nos amis du FLN, que nous félicitons pour le succès de leur 10e congrès et à nos amis au sein du TAJ de Amar Ghoul et le MPA dirigé par Amara Benyounes». Il est évident qu'Ouyahia n'est pas près de renoncer à ses convictions, ni à ses habitudes. Il sera, en effet, intransigeant et ira jusqu'à prendre des décisions qui fâchent. «Vous m'avez choisi pour prendre les destinées de notre parti et pour prendre les décisions qui s'imposent. Eh bien ! je vais le faire, car je suis un homme qui n'a jamais hésité à prendre les décisions qui s'imposaient», a insisté Ouyahia lors de son intervention au CN. L'opposition en ligne de mire Le nouveau responsable du parti s'en est pris violemment aux partis de l'opposition. Il dira que le RND s'opposera à toute tentative de substituer la volonté de conclaves politiques au choix souverain du peuple par la voie des urnes. Ouyahia affirme que le RND est engagé aux côtés «du moudjahid Abdelaziz Bouteflika», qu'il a assuré d'un «soutien indéfectible» dans tous les domaines et en toute circonstances. Après Bouteflika, c'est au tour de Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, de recevoir l'appui d'Ouyahia. «Nous continuerons aussi à soutenir le gouvernement au sein duquel notre parti compte des représentants.» Avant de préciser : «Le RND assumera clairement son statut de partie prenante de la majorité parlementaire.» Ouyahia livre, par ailleurs, sa vision sur la situation de l'économie en affirmant qu'il a toujours été partisan de l'implication des deux secteurs privé et public dans le développement du pays. S'agissant de son retour à la tête du parti, Ouyahia le considère comme «une très lourde responsabilité» dans laquelle il aura besoin de leur soutien. Ahmed Ouyahia a ensuite désigné les membres du secrétariat national, composé de 20 cadres, qui l'accompagneront dans l'accomplissement de ses missions au sein du parti, dont ses anciens proches collaborateurs, Abdessalem Bouchouareb, Chihab Essedik et Khaldi Boumediene. Les travaux de la session, qui se poursuivent à huis clos, seront clôturés aujourd'hui par une conférence de presse qui sera animée par Ahmed Ouyahia.