Le Québec vient d'émettre un certificat de sélection «humanitaire» au blogueur saoudien, Raïf Badawi, condamné pour blasphème par la justice de son pays. Le document faciliterait la venue du blogueur au Canada, s'il est libéré, pour rejoindre sa femme et ses trois enfants qui ont trouvé refuge dans la province francophone depuis 2013. L'annonce a été faite ce matin par les ministres de l'Immigration, Kathleen Weil, et des Relations internationales, Christine St-Pierre. La conférence de presse qui a suivi a été marquée par la participation des partis de l'opposition, un signal que toute la classe politique québécoise soutient la démarche. Le gouvernement provincial espère que les autorités saoudiennes cèdent à la pression et à la mobilisation que mène Amnesty International et finissent par libérer le blogueur et le laisser quitter son pays. En avril dernier, l'ambassadeur d'Arabie Saoudite au Canada avait écrit une lettre au président de l'Assemblée nationale du Québec où il affirmait que «le royaume n'accepte aucune forme d'attaque au nom des droits de la personne, surtout considérant que sa Constitution est basée sur la loi islamique qui garantit les droits de la personne». En plus d'une condamnation à 1000 coups de fouet, Raïf Badawi doit passer 10 ans en prison et payer une amende d'un million de rials (260 000 dollars). Il est interdit de quitter le territoire saoudien pendant 10 ans, après sa sortie de prison. Les coups de fouet devaient être répartis sur 20 semaines. La flagellation publique qui a lieu le vendredi a été suspendue à cause de l'état de santé du blogueur. Cette suspension ne signifie pas, pour le moment, son annulation puisque la Cour suprême du royaume wahhabite vient de confirmer la condamnation et la peine.