Raef Badaoui, animateur du site internet Liberal Saudi Network, a été condamné à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet répartis sur 20 semaines. Human Rights Watch et Reporters sans frontières ont demandé samedi à l'Arabie Saoudite d'annuler la condamnation d'un blogueur à 10 ans de prison et 1 000 coups de fouet pour «insulte envers l'islam», dénonçant «l'intolérance» du pouvoir et un «odieux châtiment». Les 1 000 coups de fouet doivent être répartis sur 20 semaines, et les 50 premiers ont été donnés vendredi. Le blogueur Raef Badaoui, 30 ans, a été flagellé devant une foule de fidèles devant la mosquée al-Jafali de Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie Saoudite. Le roi Abdallah devrait revoir la condamnation de Badaoui, emprisonné depuis 2012, et le «gracier immédiatement», a déclaré dans un communiqué Human Rights Watch (HRW), basé à New York. «Les punitions corporelles ne sont pas nouvelles en Arabie saoudite, mais fouetter en public un militant pacifique qui a seulement exprimé ses idées envoie un message hideux d'intolérance», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord. De son côté, Reporters sans frontières (RSF), qui s'était fortement mobilisée depuis la condamnation du net-citoyen l'année dernière, s'est déclarée «indignée». RSF, dont le siège est à Paris, «dénonce cet odieux châtiment et demande à nouveau aux autorités saoudiennes d'annuler immédiatement cette peine». «Bien que les autorités saoudiennes aient jusqu'ici choisi de faire la sourde oreille aux demandes répétées d'organisations internationales, Reporters sans frontières affirme qu'elle poursuivra son combat afin que ce net-citoyen, qui n'a fait qu'ouvrir un débat public sur l'évolution de la société saoudienne à travers son blog, puisse jouir au plus tôt de sa liberté», a déclaré Lucie Morillon, directrice des programmes de RSF. Badaoui est l'animateur du site internet Liberal Saudi Network, qui comprend un forum de débats, et lauréat 2014 du prix RSF. Les autorités ont fermé (...)