Quelle bonne nouvelle ! Le dictateur soudanais Omar El Béchir est interdit de quitter le territoire sud-africain. La décision a été prise par la justice d'Afrique du Sud à la demande de la Cour pénale internationale (CPI). Le général El Béchir était à Johannesburg pour assister au sommet de l'Union africaine qui s'est ouvert hier. Deux mandats d'arrêt internationaux ont été lancés contre lui par la CPI, l'un en 2009 et l'autre en 2010, le premier pour «crime de guerre et crime contre l'humanité» et le second pour «génocide». Digne héritier de Hitler, il avait lancé des bandes de miliciens pour exterminer les populations de la province du Darfour tout simplement parce qu'elles ne sont pas arabes et qu'elles manifestaient quelques réticences à l'égard du pouvoir de Khartoum. Sa vengeance a été d'une rare horreur : 3000 personnes ont été massacrées, selon un rapport des Nations unies, et les habitants de cette région auraient été totalement exterminés, n'était une mobilisation internationale sans précédent. Depuis, El Béchir se terre dans sa capitale et ne se déplace que dans les pays généralement dirigés par les dictatures qui lui garantissent sa sécurité. Il a néanmoins poursuivi sa besogne criminelle en se séparant du Sud-Soudan où il continue, jusqu'à ce jour, à attiser la guerre civile. L'interdiction de quitter l'Afrique du Sud, en attendant une décision définitive, qui lui a été signifiée, met incontestablement le gouvernement de Jacob Zuma dans la gêne. L'Afrique du Sud n'est pas une République bananière. Sa justice est totalement indépendante du pouvoir législatif et celui-ci n'est pas en mesure de lui dicter quoi que ce soit. Le pays du grand Nelson Mandela ne considère pas l'UA comme un syndicat de chefs d'Etat, comme le croit bêtement le dictateur soudanais, et il lui sera difficile de se déjuger et de piétiner ses grands principes pour faire plaisir à un homme honni par le monde entier. Il faut espérer qu'il n'y ait pas de recul ou de pressions internationales. Si El Béchir est effectivement arrêté et remis à la CPI, ce ne sera qu'un début de justice rendue au peuple du Darfour. Et une grande première qui obligera les dictateurs et les corrompus qui pillent leur pays à réfléchir à deux fois avant de quitter leur antre. Les Algériens ne pourront que se réjouir si ce criminel termine sa vie derrière les barreaux, et c'est la moindre des peines qui puisse lui être appliquée. Nous n'oublierons jamais qu'il a ouvert au Soudan des camps d'entraînement pour les terroristes du GIA qui sont ensuite rentrés en Algérie pour semer mort et désolation.