Ainsi, pour d'aucuns, le document établi sur la rentrée par la direction de l'éducation (DE) reproduit à l'identique le mensonge par omission inlassablement distillé par le ministère de l'Education. Mais une fois n'est pas coutume, cette habitude a été dénoncée par ceux-là mêmes qui sont les moins enclins à le faire : des chefs de daïras relayés par des maires. En effet, à une semaine de la reprise, comment prétendre que les écoles primaires étaient prêtes à ouvrir alors que les travaux de grosses réparations n'étaient toujours pas entamés et que leur tardif lancement allait inévitablement perturber le travail scolaire ? Pourquoi la DE a-t-elle en charge de tels travaux alors qu'auparavant, ils relevaient des APC qui, pour ce faire, bénéficiaient d'une subvention ? Pourquoi la DE ne s'occuperait-elle pas que de l'activité pédagogique qui est après tout sa mission essentielle ? Du côté des chefs d'établissement, le désappointement est également grand en découvrant, entre autres, que les vitres sont brisées et les lampes grillées n'ont pas été remplacées. Il s'agit dans ce cas de petites réparations qui relèvent du budget des APC, mais dont peu d'élus se soucient, les écoliers n'étant pas électeurs alors que leurs parents ne représentent pas la même force électorale que les supporters des clubs de foot locaux. Cependant, le constat ne s'arrête pas là. En effet, il est annoncé qu'au cycle primaire, ce sont 41 031 élèves qui sont attendus contre 39 443 en 2005/2006. Mais encore, il est claironné que ces effectifs se répartissent à raison de 23 écoliers en moyenne par classe. L'absence de relativisation de cette indication n'a pas manqué, pour une fois, de mettre hors de soi les lecteurs du rapport des autorités académiques. En effet, il n'a été nullement fait état de l'explosion urbanistique qu'ont connue les grandes agglomérations de la wilaya, une expansion qui s'est traduite par l'érection de nouveaux quartiers et le dépeuplement des anciens. De la sorte, en ces derniers, l'on se retrouve avec des classes à effectifs squelettiques, alors qu'ailleurs, ils frôlent allégrement la cinquantaine. Il est alors indéniable que l' occultation commise n'a d'autre objectif que de faire l'impasse sur de malavisées projections de constructions scolaires, et par conséquent, d'une absence de maîtrise dans l'établissement de la carte scolaire. Par ailleurs, à ce déséquilibre, s'ajoute celui existant entre écoles urbaines et écoles rurales. A cet égard, s'il est vrai que les autorités locales ont mis en place un transport scolaire gratuit bien avant que le ministère de l'Intérieur ne s'avise à doter les collectivités locales de moyens de ramassage scolaire, il n'en reste pas moins vrai que depuis son lancement, il y a plus de quatre années, les volontés font défaut pour le rendre efficient. De même, les cantines scolaires de plus en plus nombreuses à ouvrir, pour nombre d'entre elles, le mobilier fait défaut soit par sa vétusté, soit parce qu'insuffisant ici et en surnombre ailleurs, à telle enseigne que par endroit les rationnaires sont contraints de se sustenter debout. Pour ce qui est du volet strictement pédagogique, ce n'est qu'à la veille de la rentrée que les indispensables guides du maître relatifs à la 4e année primaire, dont cette année est la mise sur pied, qu'ils ont été remis à leurs destinataires. Un peu tard pour être prêts à entamer les nouveaux programmes. Quant à la formation des enseignants pour prendre en charge correctement la réforme en cours, les inspecteurs font la moue quant à son efficacité. S'ils reconnaissent quelques vertus à la formation académique, celle qui a en charge d'élever le niveau culturel des maîtres, la formation pédagogique relève plus du semblant du fait de l'inexistence d'encadreurs qualifiés. Seule note de satisfaction, à Aïn Témouchent, grâce à la férule exercée durant quelques années par la Banque mondiale lors de la reconstruction des zones sinistrées, les services techniques de la DUCH et de la DLEP ont réalisé une belle avancée dans l'architecture et la qualité des travaux de réalisation des établissements scolaires, en témoigne cette année une nouvelle école qui s'apprête à ouvrir ses portes au niveau du chef-lieu de wilaya.