Pour sa mise en œuvre effective, il a été convenu de constituer un comité international de suivi de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. Ce comité a été installé à Bamako et sera présidé par l'Algérie. La France, par le biais de son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a salué hier le rôle de la médiation algérienne dans le processus de paix malien, soulignant que Paris va aider à la mise en œuvre de l'accord de paix signé la veille à Bamako par le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). «Il y a eu un long travail de fait sous la médiation algérienne qu'il faut saluer ici. L'accord qui a été signé hier est un accord historique (...). Il fallait signer la paix», a souligné à ce propos M. Le Drian sur la radio Europe 1. De son côté, Laurent Fabius a salué «l'engagement de toutes les parties maliennes en faveur de la réconciliation et de la reconstruction du pays». «Je félicite à nouveau la médiation algérienne» et «nous continuons à œuvrer avec a communauté internationale pour accompagner la mise en œuvre de cet important accord», a-t-il ajouté. La CMA a signé samedi à Bamako l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. L'Accord de paix et de réconciliation au Mali a été signé le 15 mai dernier par le gouvernement malien, les groupes armés dits de la Plateforme et par l'équipe de la médiation internationale conduite par l'Algérie. Un relevé de conclusions des négociations autour de l'application de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au nord du pays ont été signés le 5 juin à Alger par les parties prenantes au dialogue malien. Pour une mise en œuvre effective de cet accord, il a été convenu de constituer un comité international de suivi de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. Ce comité a été installé à Bamako et sera présidé par l'Algérie. Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait indiqué dernièrement que dès l'instant où l'accord sera signé, la médiation internationale dans les négociations intermaliennes, dont l'Algérie est le chef de file, se transformera en comité de suivi. Un fédéralisme qui ne dit pas son nom Dans ses aspects politique et institutionnel, l'Accord de paix prévoit un changement dans la réorganisation du territoire, avec une administration locale comme principe de gestion des collectivités pour atteindre l'objectif d'un Etat plus proche des citoyens, avec davantage de décisions qui seront prises à l'échelon local dans le cadre du transfert des compétences de l'Etat central vers les régions. Ces dernières seront dotées d'une assemblée régionale et bénéficieront d'un très large transfert des ressources, jouiront des pouvoirs juridique, administratif et financier appropriés, selon le texte. Bref, c'est un système fédéral qui ne dit pas son nom. La question de défense et de sécurité s'attelle à unifier l'armée sur tout le territoire, avec le processus de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR). Il aura comme préalable le cantonnement des groupes dont la Minusma sera le maître d'œuvre afin de recenser les combattants éligibles au programme DDR. Intervenant samedi soir après la cérémonie de signature de l'accord, le chef de la Mission de l'ONU (Minusma), Mongi Hamdi, a affirmé que la communauté internationale «sera toujours aux côtés des Maliens, mais ne peut faire la paix à votre place». Le Mali a, rappelle-t-on, vécu 3 années de crise et d'instabilité. En janvier 2014, c'est le président malien Keita qui avait lui-même sollicité l'aide de l'Algérie pour un dénouement heureux de la crise. C'est ainsi qu'un Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord du Mali a été créé. L'Algérie avait alors engagé, sans plus attendre, plusieurs rounds de pourparlers exploratoires pour rapprocher les vues des mouvements du nord du Mali, une étape particulièrement importante pour réunir les conditions de succès du dialogue intermalien inclusif envisagé. Le choix fut en tout cas payant puisqu'un accord de paix a fini par être signé malgré les difficultés nombreuses sur lesquelles la médiation algérienne a buté.