Devant se dérouler du 9 au 14 septembre dans le hall des expositions du palais de la culture Malek Haddad, le Festival maghrébin de l'artisanat et des arts populaires (le premier du genre à Constantine, a-t-on affirmé) a ouvert ses portes sous les karkabous des ouasfanes et les bendirs surchauffés d'une jeune troupe, les Aïssaoua. Une chaude ambiance et un starter du top départ donné par le wali de Constantine accompagné pour la circonstance du directeur général de l'artisanat et des métiers au ministère de tutelle. Organisée par l'association El Baha, sous la férule de la direction des PME de l'artisanat, cette manifestation n'a pas fait l'unanimité, c'est le moins qu'on puisse dire. Et pour plusieurs raisons. La première fausse note est l'absence de la moindre participation des pays voisins, d'où l'étonnement des visiteurs quant à la dénomination assez pompeuse de cette rencontre et ce n'est pas le premier couac, ont relevé des observateurs avisés, allusion faite à d'autres événements du même genre accrédités par les organisateurs d'une dimension surfaite. Même remarque s'agissant du nombre de stands annoncé par un membre de l'organisation. Le chiffre annoncé était de 64, or leur nombre réel est très loin du compte. Quant aux produits exposés, ils n'ont pas (à quelques exceptions près) renvoyé l'image de cette Algérie profonde où l'on retrouve généralement l'harmonie, les valeurs sociales ancestrales et l'identité algérienne propres à tirer de l'oubli les métiers anciens qui constituaient tout un pan de l'activité économique et sociale. Un signe très fort, indiquant sans ambiguïté la mort annoncée de nombreuses spécialités artisanales et le déclin de plusieurs corps de métiers à l'instar des dinandiers, tisserands, bourreliers, etc.