Les commerçants, et surtout les habitants du voisinage immédiat des dépositaires de boissons alcoolisées, à Arzew, ne cessent de se plaindre des conséquences générées par une décision ordonnant la fermeture de ces dépôts un peu plus tôt que d'habitude. « Un marché noir du vin a vu le jour ces derniers temps dans le quartier, et le mouvement qui règne le soir nous dérange énormément », déclarent des riverains qui se disent impuissants devant cet état de fait. « Ce sont les enfants du quartier qui sont devenus commerçants au noir de vin et de bière et on ne peut rien faire contre eux », dira un des habitants. Ces jeunes sans emploi n'ont, en fait, que saisi une opportunité qui s'est offerte à eux pour se créer une activité. « Je suis chômeur depuis des années, je n'ai jamais trouvé du travail, je profite pour me faire un peu d'argent », dira l'un de ces vendeurs improvisés. Cependant, aux environs de l'un de ces dépôts fermé, situé en face du siège de la daïra et dans les alentours, le mouvement incessant entre vendeurs illicites et clients, parfois un peu éméchés, instaure une atmosphère qui fait peur aux résidants et même aux passants obligés de faire un détour. « Des clients à pied ou en voiture investissent le coin en fin de journée et on craint pour nos enfants et surtout pour nos femmes et nos filles », explique un des riverains. Avant, il y avait un ou deux vendeurs au noir qui « commerçaient » discrètement mais cet été ils se sont multipliés et, de plus, ils le font au su et au vu de tout le monde, selon les déclarations de nombreuses personnes. Vendeurs improvisés Peu avant la fermeture des dépositaires de boissons alcoolisées, les vendeurs au noir s'approvisionnent et stockent leur marchandise quelque part pour l'écouler à un prix plus élevé à une clientèle assurée. Un des commerçants du coin dira que, très souvent, il se voit obligé de fermer boutique à ce moment-là, plus tôt que d'habitude, parce que sa clientèle craint le coin qui grouille de vendeurs et de clients fort nombreux qui attendent d'être servis au niveau de cette intersection. Un marché noir s'est développé en quelques jours pour prendre rapidement de l'ampleur et les commerces légaux enregistrent, depuis, un manque à gagner considérable puisque la clientèle fuit cette partie du centre-ville. On apprendra qu'une réglementation des horaires de fermeture des commerces de boissons alcoolisées (dépositaires, bars et boîtes de nuit) décrétée, au début de cet été, par le wali d'Oran, impose aux dépositaires de baisser rideau à 20 heures alors qu'auparavant ils le faisaient à 22 heures. Pour ces derniers, c'est justement à partir de cette heure-ci qu'ils commencent à vraiment travailler « parce que, expliquent-ils, ceux qui achètent des boissons alcoolisées attendent, généralement, le soir pour s'approvisionner ». C'est donc cette nouvelle réglementation qui a créé, selon eux, ce nouveau marché parallèle qui a tendance à se développer un peu partout dans la wilaya.