Le système LMD sera-t-il enfin évalué ? Plus d'une décennie après son installation au forceps et plusieurs appels insistants d'experts, spécialistes et enseignants pour effectuer ne serait-ce que des bilans d'étapes, voilà enfin qu'un ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ose tenter la démarche. De Aïn Defla, Tahar Hadjar annonce la tenue avant la fin de l'année en cours d'une conférence nationale ayant pour thème l'évaluation du système Licence-master-doctorat (LMD). «Cette conférence a pour objectif d'évaluer le système LMD mis en place en Algérie en 2004 en vue de remédier à ses carences et renforcer ses aspects positifs», a déclaré, selon l'APS, M. Hadjar lors de sa visite à l'université Djillali Bounaâma de Khemis Miliana. Des années après les dénonciations d'un système mal appliqué et sans possibilité de discuter, le premier à avoir remis en question «les défaillances et insuffisances» est le président de la République lors d'un message lu en son nom pour la commémoration de la Journée de l'étudiant. Quelques semaines après ce message et de son installation à la tête du ministère, Tahar Hadjar commence par reconnaître à son tour les lacunes de ce système. Ensuite, le ministre annonce l'évaluation du LMD et l'organisation, dès la rentrée prochaine, de plusieurs rencontres entre étudiants, famille universitaire, organisations estudiantines et même avec des responsables d'entreprises économiques. «Même dans le cas où un système donné est adopté dans de bonnes conditions, il n'en demeure pas moins que son évaluation est nécessaire au regard des changements rapides dans les domaines des sciences et de la technologie, mais aussi de l'influence de l'aspect socio-économique sur le fonctionnement de l'université», argumente-t-il, selon l'agence. En plus de cette démarche, Tahar Hadjar compte investir l'université dans une dynamique nouvelle pour créer «un climat de stabilité encourageant le travail serein». Des mesures visant à surmonter les problèmes propres à chaque campus universitaire seront adoptées et leur élaboration ainsi que leurs applications incomberont à la population universitaire. Le ministre a précisé d'ailleurs que la mission dévolue aux enseignants et étudiants doit se limiter au seul domaine scientifique et pédagogique. Autre déclaration d'intention, et qui ne peut être qu'approuvée, c'est celle liée à la nécessité de la prise en considération, par chaque université, des spécificités propres à sa région. Cette prise de conscience géographique et culturelle vise à dynamiser le développement local. «Les recteurs doivent absolument introduire des spécialités ayant un rapport direct avec la vocation de leur région, mais aussi qui tiennent compte de l'environnement socio-économique afin que l'université puisse véritablement rayonner sur la société entière», a soutenu le ministre.