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Ces artisans qui se cachent ...
Savoir-faire en péril
Publié dans El Watan le 27 - 06 - 2015

Que reste-t-il de cette douce souvenance, sinon quelques réminiscences volées au terme d'une discussion que nous égrènent les anciens Casbadjis.
«Contrairement à nos voisins de l'Est ou de l'Ouest, dont la corporation d'artisans constitue la cheville ouvrière du tourisme, chez nous à Alger ou dans d'autres villes du pays, l'artisanat est réduit à sa portion congrue», nous lance Boudjemaâ Gasti, un artisan dinandier qui, élisant ses quartiers à la rue Katarougil, continue, tel un métronome, à façonner, marteler et ciseler les pièces qu'on lui a commandées à l'approche du mois de Ramadhan. Il peine à s'approvisionner en inputs et se voit contraint d'aller récupérer d'anciens objets dans les marchés de broc à l'intérieur du pays pour leur redonner vie ou les transformer, dit-il.
Les pensionnaires de la maison de l'artisanat de Oued Koriche exercent leur métier au rabais, pour ne pas dire qu'ils le maintiennent sous perfusion. Le lieu est plein de vide, au même titre d'ailleurs que le quartier des artisans, ce miroir aux alouettes situé au Bois des Arcades. Un ensemble qui brasse du vent.
La raison ? Le désintéressement des jeunes, plus soucieux du gain immédiat, combiné à une politique moins stimulante dans la promotion de ce corps de métier. Notre tourisme gagnerait plus s'il y avait une véritable politique d'encouragement de la part des pouvoirs publics pour cette spécialité qui, sous d'autres cieux, représente un profit substantiel.
Tunis, Fès, Meknès, Marrakech, Le Caire, Alep, Beyrouth, Mascate, Oman, pour ne citer que ces quelques villes, ne représentent pas uniquement ces mégapoles disposant d'infrastructures hôtelières et de sites historiques vers lesquels les touristes affluent, sinon offrent des curiosités et un fonds traditionnel de large inspiration historique – parfois millénaire – entretenu depuis des générations.
Aussi, dans certaines grandes villes du vieux continent, les métiers de ferblantier, sabotier, cordier et autres charpentier et ébéniste d'art sont toujours présents pour immortaliser un legs historico-culturel, pérenniser une mémoire. A l'image de l'avenue Daumesnil, à Paris, qui fourmille de métiers anciens.
N'est-ce pas que l'artisanat traditionnel est cette autre devanture du tourisme à même de faire découvrir le savoir-faire, et du coup constituer une rentrée certaine en devises ? Une plus-value pour un secteur qui, chez nous, bat de l'aile ? En arpentant les rues, ruelles et venelles de l'ancienne médina, la vacuité des lieux est criante.
La corporation d'artisans est composée d'un nombre qui se compte sur les doigts d'une seule main. A peine deux ou trois dinandiers font de la résistance au milieu des espaces vides, sinon jonchés de monticules de gravats et d'immondices.
Souffrir en silence...
La vingtaine de vendeurs de produits artisanaux et d'objets anciens au square Port-Saïd est loin de contredire les tribulations vécues par la corporation des métiers du savoir-faire.
Cela confère juste un peu d'animation de rue. Il n'est pas moins vrai aussi lorsqu'il s'agit de Salons de l'artisanat tenus ici et là, estime un artisan qui occupe une échoppe dans le djebel de l'ancienne médina. Une autre tentative de l'époque du défunt gouvernorat qui a prévu un espace au sein de La Casbah pour accueillir des artisans.
Cette initiative n'a pu, non plus, dépasser le stade du vœu pieux. Au même titre d'ailleurs de celle prise dans les années 1980, à savoir le lancement d'un projet de réalisation de locaux affectés à cet usage le lieudit la Souika, mais détournés pour une autre vocation.
Une activité que d'aucuns considèrent comme désuète et qui n'a plus droit de cité. «Le prêt-à-porter inonde le marché et la nouvelle génération cherche à faire florès dans ce qui rapporte vite et gros», regrette un maroquinier du côté de la rue Dr Belarbey (Basse-Casbah), qui, tel un ermite, fait contre mauvaise fortune bon cœur en donnant cette impression de repousser le chant du cygne.
Il reste rivé à sa passion et à sa foi dans la chose réalisée avec minutie. Et notre interlocuteur de marteler sur un ton de dépit, comme pour nous rappeler ces oiseaux qui se cachent pour mourir : «Notre métier souffre énormément du manque de matières premières, comme le skaï ou la vachette. Faute d'intrants, nous n'avons pas grand-chose à offrir au touriste de passage.»


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