Hararine, makfouldjia, debaghine, qzadria, sefarine, seradjine, naqachine, sayaghine… Autant de métiers disparus et qui ne font plus partie de ce vieil Alger qui constituait un pôle, voire un réceptacle d'artisans. Un artisanat à ciel ouvert qui ne relève plus des temps présents. Et pourtant, notre tourisme gagnerait plus s'il y avait une véritable politique d'encouragement de la part des pouvoirs publics pour ce corps de métier qui, sous d'autres cieux, représente un profit substantiel. Tunis, Fès, Meknès, Marrakach, Le Caire, Alep, Beyrouth, Mascate, pour ne citer que ces quelques cités, ne représentent pas uniquement ces mégapoles, disposant d'infrastructures hôtelières et de sites historiques vers lesquels les touristes affluent, sinon qu'elles offrent des curiosités et un legs traditionnel de large inspiration historique — parfois millénaire — entretenu depuis des générations. N'est-ce pas, dans certaines grandes villes d'Europe, le ferblantier, le sabotier, le cordier et autres charpentier et ébéniste d'art sont toujours présents pour immortaliser un patrimoine historico-culturel, pérenniser une mémoire ? N'est-ce pas que l'artisanat traditionnel est cette autre devanture du tourisme à même de faire découvrir le savoir-faire et du coup, constituer une manne certaine pour le tourisme ? Une plus-value pour un secteur qui, chez nous, bat de l'aile ? A vrai dire, depuis l'Indépendance, nos politiques ont peine à réactiver le secteur de l'artisanat, en dépit des salons annuels qu'organise l'Anart (Agence nationale de l'artisanat traditionnel). Un autre exemple, le Salon de la tapisserie à Ghardaïa qui ne cesse de monter au fil des années, des signes patents d'essoufflement dans la mesure où le lieu d'exposition offre plus une aubaine pour les commerçants que le souci de présenter un produit haut de gamme. L'année dernière, à Alger, l'idée de rassembler les artisans dans le cadre d'une quinzaine artisanale dans le Square Port-Saïd n'a pu aboutir. Une autre tentative de l'époque du défunt gouvernorat qui a prévu un espace au sein de La Casbah pour accueillir des artisans. Cette initiative n'a pu, non plus, dépasser le stade du vœu pieu. Au même titre d'ailleurs de celle prise dans les années 1980, à savoir le lancement d'un projet de réalisation de locaux affectés à cet usage, mais détournés pour une autre vocation. Une activité que d'aucuns considèrent comme désuète et qui n'a plus droit de cité.