Sur une liste d'environ soixante-dix importateurs fraudeurs, établie récemment par les services des douanes algériennes, et publié par le journal électronique Algérie-focus, onze sont originaires de la wilaya de Tébessa. Et parmi ce chiffre, le plus important dans la région Est du pays, huit sont domiciliés dans la commune de Bir el Ater, déjà stigmatisée par le phénomène de la contrebande. Les douaniers ont compté aussi six opérateurs domiciliés à Constantine et d'autres à Sétif, Aïn Fakroun (Oum el Bouaghi), et Téleghma (Mila). La liste nous livre les noms, adresses, et numéros d'identification fiscale de ces opérateurs impliqués dans des affaires d'importations illégales. Des opérations qui siphonnent la devise et détruisent l'économie nationale au profit des auteurs qui opèrent un transfert illégal de capitaux à destination des paradis fiscaux. Le procédé est simple : ces «barons» de ce qu'on qualifie d'import-import, décrochent des crédits bancaires en devise, sous prétexte d'importer des produits nécessaires au consommateur algérien. L'argent est ensuite transféré aux fournisseurs, qui envoient des containers de ces marchandises dans les ports algériens. Jusque-là rien d'anormal, sauf que personne ne vient récupérer les containers une fois affrétés. La situation provoque les soupçons chez les douaniers qui procèdent alors à l'ouverture des containers et là, la surprise est souvent au fond du container. A l'image du scandale révélé il y a quelques mois, de containers bourrés de cailloux, il arrive bien souvent que les agents de la douane découvrent des chargements sans aucune valeur, introduits sous de fausses déclarations pour gruger les douaniers. Toute l'opération d'import n'aura servi donc qu'à escroquer les algériens en volant cet argent précieux, transféré dans d'autres pays. Le cout économique de l'arnaque est énorme. Et cette maffia agi au grand jour et en toute impunité dans des villes aujourd'hui qualifiées de Mecque du trafic tous azimuts, à l'image de Bir el Ater, Aïn Fakroun, Aïn M'lila et El Eulma, pour ne citer que l'Est algérien.