Ils sont de plus en plus nombreux à se débrouiller pour gagner leur pitance en ces temps où gagner sa vie ressemble à un vrai parcours du combattant. Nous en avons rencontré dans les rues de la ville d'Aïn Beida, des jeunes et aussi des personnes du troisième âge qui font les poubelles et les bacs à ordure. Comme les orpailleurs qui fouillent les entrailles de la terre ou s'activent avec leur van pour découvrir la pépite qui les enrichira l'espace de quelques jours, les chercheurs de plastique ne rechignent pas à la tâche. Ils fouillent eux les entrailles des poubelles publiques en quête de morceaux de plastique : des fûts troués et hors d'usage, des objets abimés, des bouteilles ayant contenu de l'huile, des ustensiles en nylon. Enfin tout objet en plastique est recueilli dans un grand sac en jute ou sur une brouette. Nous nous approchons d'un jeune garçon occupé à fouiller le fond d'un bac dans une cité. Appelons le Samir. Nous lui demandons quelles sortes d'objets recueille-t-il ? Sans hésiter, il nous répond que ce qui ‘intéresse de prime abord ce sont les objets en plastique hors d'usage et que les riverains ont jeté dans les poubelles publiques. Après des heurs de ramassage, Samir propose sa marchandise à un acheteur versé dans la récupération d'objets en plastique. Même si le prix du kilo n'est pas tentant, les chercheurs de plastique ne désespèrent pas . Samir nous révèle qu'il vend sa marchandise à 30 D.A le kg. S'il parvient à recueillir vingt kg , cela lui rapporte 600 DA. Quand commence le travail de ces apprentis de la récup ? Eté comme hiver, ils s'en vont par petits groupes à la nuit tombée faire toute les poubelles de la ville . Un homme du troisième âge fait office de guide et de protecteur. Imaginons des enfants aller à l'aventure à minuit ou deux heures du matin, ça ne tente personne, fût-ce un trésor qui vous attend ! Eux se sentent bien dans leur milieu naturel et s'en sortent bien. S'ils font ce travail par trop salissant c'est qu'ils subviennent aux besoins de leurs parents. Il y'a d'autres jeunes qui se spécialisent dans la récupération des déchets de cuivre ou de fer qu'ils revendent à des ferrailleurs. Comme de bien entendu, tous les objets récupérés sont acheminés vers des usines de transformation. Lavoisier ne s'est pas trompé en disant que rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. Toutefois, il faut regretter l'absence de déchetteries dans la région d'Oum El Bouaghi, des déchetteries à même de recueillir les objets cassés tant en plastique qu'en verre et en métal pour participer un tant soit peu à assainir l'environnement et créer par là même des postes d'emploi au profit des jeunes. Les C.E.T (centres d'enfouissement technique) ne servent en fait qu'à enterrer tout sans espoir de retour…