Ce sont des jeunes portant des vêtements éculés. Ils ont probablement abandonné leurs études et appartiennent à des familles nécessiteuses. Ils portent sur le dos des sacs de jute ou en plastique et un seul endroit les attire : les poubelles, les décharges publiques ou les bacs à ordures, surtout dans les grands centres d'agglomération comme Ain Beida, Ain M'lila, Oum El Bouaghi, Ain Fakroun et Meskiana, etc. Ils cherchent à récupérer tous les bidules usagés, morceaux en plastique, bouteilles vides ou des bouts en nylon qu'ils revendront à des collecteurs. D'autres parmi ces jeunes font du porte-à-porte pour quémander du pain rassis qu'ils proposeront à des éleveurs. Ces derniers à cause de la cherté de l'aliment de bétail se rabattent sur le pain rassis pour alimenter leurs bêtes. Il y en a encore qui vont à la recherche d'objets usagés en fer, cuivre ou aluminium. Après une tournée nocturne, ces adolescents chargés de sacs s'en vont vendre cette marchandise pour se faire un peu d'argent et nourrir leurs familles. Comme dit l'adage, « la faim fait le pain ». Sous d'autres cieux, le métier de la récupération existe mais il est effectué par des professionnels au niveau des déchèteries. C'est à ce niveau que s'opère le tri avant la transformation et le recyclage. Par contre, chez nous, ce métier est l'apanage des gens pauvres qui, poussés par le besoin, exerçant un métier salissant et plein de risques surtout quand il est pratiqué la nuit. Il est bel et bien temps de réglementer le métier pour une meil-leure prise en charge des déchets de toutes sortes d'objets destinés au recyclage.