Les citoyens de la wilaya de Boumerdès, en quête de soins, sont orientés vers les hôpitaux d'Alger et de Tizi Ouzou. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a effectué hier une visite dans la wilaya de Boumerdès. Le ministre n'est pas venu pour inaugurer de nouvelles structures, mais pour relancer des chantiers après des années de retard. La wilaya de Boumerdès souffre d'un manque flagrant en infrastructures hospitalières. Elle ne dispose pas encore d'un hôpital pour prendre en charge une population estimée à plus de 860 000 habitants. Ces derniers sont à chaque fois obligés de se rabattre sur les hôpitaux des wilayas voisines d'Alger et de Tizi Ouzou. Après plusieurs reports dus à la réévaluation de l'enveloppe financière et à des anomalies techniques, les travaux de réalisation de l'hôpital de 240 lits à l'entrée de la ville de Boumerdès ont été relancés hier par le premier responsable du secteur. Ce projet a accumulé un retard d'une dizaine d'années depuis son inscription en 2006. Les travaux étaient jusqu'à hier bloqués à hauteur de 10% d'avancement. «Des erreurs ont été commises par le bureau d'étude chargé du projet. Nous étions obligés de tout refaire. Nous relançons le projet sur de bonnes bases», a assuré M. Boudiaf. Même problème pour l'hôpital psychiatrique de Boudouaou qui se fait attendre depuis plus de 10 ans. Les travaux de réalisation de cette infrastructure ont été lancés en 2010. Sa livraison était prévue pour 2012. Chose qui n'a pas eu lieu pour diverses raisons. Le chantier, relancé hier, devra être réceptionné en juin 2016. Il est à noter que de nombreux autres projets du secteur tardent encore à voir le jour à cause de la défaillance des services concernés. C'est le cas de la salle de soins prévue à Baghlia, dont le taux d'avancement des travaux n'est que de l'ordre de 5%. Idem pour l'école de formation paramédicale prévue pour 2012 au chef-lieu de la wilaya mais bloquée à cause des retards enregistrés pour le démantèlement des chalets se trouvant sur le terrain d'assiette. Ces lenteurs ont généré des surcoûts au Trésor public et ce après la réévaluation des enveloppes financières. Lors de sa visite, le ministre de la Santé n'a pas infligé des sanctions à l'encontre des responsables de cette situation. Il s'est engagé à suivre les projets en cours en personne à travers d'autres visites sur le terrain. Par ailleurs, le ministre a inauguré deux nouvelles structures de santé qui ont connu aussi des retards dans la réalisation. Il s'agit d'un service de pédiatrie au niveau de l'hôpital de Bordj Menaïel, lancé depuis 9 ans et d'un centre intermédiaire de soins pour toxicomanes dans la ville des Issers. Abdelmalek Boudiaf affirme que les cliniques privées seront soumises à des campagnes d'inspections à l'instar des hôpitaux et polycliniques publics.