Le ministre des Finances, Mourad Medelci, a rencontré, hier au siège de son département ministériel, les directeurs généraux des organes de presse dans une conférence au cours de laquelle ont été évoqués la situation économique et financière actuelle ainsi que les problèmes que rencontre la presse, dont celui de l'accès à l'information financière. Abordant les réformes financières, dont plusieurs volets ont été déjà engagés dans les domaines notamment fiscal, bancaire et des assurances, M. Medelci a indiqué que le plus gros dossier en cours de préparation est celui de la modernisation du système du budget de l'Etat, qui vise essentiellement l'amélioration de la gestion des finances publiques. Selon le ministre, le budget annuel de l'Etat sera présenté selon sa nouvelle conception à partir de la loi de finances de 2009. D'ailleurs, a-t-il ajouté, le budget de la loi de finances de 2007 sera élaboré simultanément sous la forme en vigueur et sous la nouvelle formule, mais « à blanc ». Pour le ministre, « la gestion des affaires publiques ne doit pas s'améliorer uniquement à coups de textes, mais aussi par la révision de tout le système afin d'assurer la transparence et l'efficience dans la gestion des finances de l'Etat ». Dans son intervention, M. Medelci a également évoqué l'abrogation récente du décret de novembre 2005, qui devait entrer en vigueur le 1er septembre 2006 et qui stipulait que tout paiement qui excède la somme de 50 000 DA doit être effectué par chèque, virement, carte de paiement, prélèvement, lettre de change, billet à ordre et tout autre moyen de paiement scriptural. Expliquant les motifs de l'abrogation de ce texte, le ministre a indiqué que la date de septembre 2006 avait été retenue initialement, car il avait été prévu que tout le dispositif du nouveau système électronique de paiement allait être fin prêt avant cette échéance. « Ce qui n'est pas le cas », a-t-il fait constater. Cependant, a-t-il ajouté, « on ne perd pas de vue » la mise en place du dispositif stipulant l'usage du chèque pour tout paiement excédant la somme de 50 000 DA. D'ailleurs, a-t-il tenu à préciser, le décret de novembre 2005 qui établit cette mesure vient en application d'une loi datant de 2004 et relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et du financement du terrorisme. Devant les patrons de la presse nationale, le ministre a également abordé la question de la convertibilité du dinar. A ce sujet, il a rappelé le risque que comporte toute convertibilité totale de la monnaie nationale en devises dont la principale conséquence est indubitablement une « fuite importante » de capitaux qui pourrait servir le blanchiment d'argent. Au cours du débat qui s'est engagé avec M. Medelci, les directeurs généraux des organes de presse ont soulevé plusieurs questions ayant trait essentiellement à l'accès à l'information financière, à la vente des quotidiens nationaux à l'étranger et à l'aide de l'Etat au secteur de la presse. Pour M. Medelci, l'amélioration de la relation entre les sources d'informations financières et la presse sous l'angle de l'accessibilité à un maximum d'informations avec plus de précisions est un « vrai challenge ». Dans ce sens, il a avoué que le ministère qu'il dirige doit encourager ses cadres à communiquer davantage avec la presse. Il a toutefois fait remarquer que le caractère spécifique de l'information économique exige une formation spécialisée des journalistes pour assurer une meilleure qualité de l'information. Sur ce point, il a suggéré que l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP), qui est passé récemment sous la tutelle du ministère des Finances, mette en place un programme de formation adressé spécialement aux journalistes versés dans les questions économiques. Interrogé sur la rétention de l'information par les banques impliquées dans les scandales financiers, le ministre a rétorqué que le responsable d'un établissement bancaire « ne brûle sûrement pas d'envie » de s'adresser à la presse. En outre, a-t-il ajouté, une fois que le dossier est introduit en justice, « ce n'est pas au banquier de divulguer le contenu de l'affaire en cours d'instruction ». Quant aux problèmes d'exportations et de rapatriement des devises provenant des ventes des journaux algériens à l'étranger, le ministre a fait remarquer aux DG des organes de presse concernés par cette question qu'ils sont soumis aux mêmes conditions que celles des autres entreprises exportatrices des autres secteurs. APS, R. E.