L'insécurité et le manque de moyens humains et matériels sont autant de problèmes relevés par les médecins de l'hôpital du jour du CHU Frantz Fanon de Blida. Lancé en grande pompe et inauguré il y a moins d'une année, le nouvel hôpital du jour du CHU Frantz Fanon de Blida est, selon les médecins qui y exercent, loin de répondre à leurs attentes et à celles des malades. Parmi les plus importantes anomalies déplorées au sein de cette nouvelle structure sanitaire, et surtout aux unités d'urgences médico-chirurgicales, le climat d'insécurité qui y règne, mettant à mal le personnel soignant, l'empêchant de travailler dans la quiétude. «A défaut d'imposer leur loi, nous sommes agressés pratiquement au quotidien par des parents de malades et même par des malades. L'agression dépasse le niveau verbal pour arriver jusqu'à l'utilisation d'armes blanches pour faire peur aux médecins et au personnel soignant», déplore un médecin au service de chirurgie générale. D'après ce dernier, il y aurait un manque flagrant d'agents de sécurité et les présents s'occupent beaucoup plus du stationnement des voitures que de contrôler les personnes qui entrent au service. Le collectif des médecins déplore aussi l'absence d'issues de secours proches. Même les fenêtres sont barreaudées. Ils déplorent aussi qu'il n'y ait pas de patrouilles de la Gendarmerie nationale dont dépend toute la zone où est situé l'hôpital Frantz Fanon. D'après notre interlocuteur, dans le projet initial, il y avait un grand comptoir à l'entrée du service des urgences. Lors d'une visite officielle, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aurait demandé d'enlever ce grand comptoir qui faisait office de bureau d'accueil et d'information et de laisser l'entrée libre aux malades. Une décision qui a ouvert toutes les portes aux malades et à leurs accompagnateurs. Dans l'espoir de renforcer la sécurité, des chefs de service auraient demandé l'installation d'un barrage fixe de la gendarmerie, mais sans suite. Même le wali de Blida, Ouchene Mohamed, n'a rien pu faire pour satisfaire cette demande urgente. En plus, ils disent n'avoir pas assez de lits pour satisfaire la demande des malades. «Dans notre unité des urgences chirurgicales, nous n'avons que 18 lits que se disputent 3 spécialités, la neurochirurgie, la chirurgie générale et la chirurgie orthopédique. Pire encore, nous avons un manque flagrant d'eau dans les blocs opératoires, ce qui nous oblige souvent à nous laver les mains avec du sérum physiologique», explique un autre chirurgien. S'ajoute à toutes ces carences le manque criant de personnel, notamment paramédical. Les anesthésistes sont les plus demandés et les plus rares. «Comme nous sommes des spécialités chirurgicales, nous recevons très souvent des malades polytraumatisés. Pour les prendre en charge immédiatement, une unité de déchoquage est primordiale. Cette unité qui doit être parfaitement équipée pour assurer le traitement et la surveillance des défaillances des grandes fonctions vitales aux urgences dans l'attente de transferts intra ou inter hospitaliers, n'existe malheureusement pas. Avec le manque d'effectif et de matériel, nous assurons notre tâche comme nous le pouvons», ajoutent les médecins. Le dernier point concerne la centrale d'incinération, implantée juste derrière la salle de réanimation. Un emplacement qu'ils jugent inadéquat, surtout avec la disponibilité de l'assiette foncière au sein même du CHU Frantz Fanon. Les insuffisances déplorées au niveau de l'hôpital du jour ne sont que le reflet de la situation déplorable dans laquelle patauge le CHU Frantz Fanon de Blida malgré tous les efforts déployés pour y remédier.