L'Assemblée populaire de la wilaya de Boumerdès a dressé avant-hier un rapport accablant sur l'état d'avancement des projets d'amélioration urbaine inscrits au profit des différentes communes de la région. La commission de l'habitat et de l'urbanisme de l'APW fait état de 20 opérations qui sont à l'arrêt et 20 autres ne sont pas encore entamées à travers les 32 communes de la wilaya. Dans son rapport, elle a précisé que 39 projets sont en cours de réalisation, 59 sont en voie de lancement ajoutant que seule une vingtaine de chantiers sont achevés, dont 8 dans la daïra de Boumerdès et 5 dans celle de Khemis El Khechna. Aujourd'hui, rares sont les quartiers qui sont dotés de commodités nécessaires à une vie décente dans la région. En sus de la détérioration des routes et l'absence de trottoirs, la plupart des cités d'habitation sont dépourvues d'espaces verts, d'aires de jeu et de parkings pour le stationnement. Lors de leurs sorties sur le terrain, les élus ont relevé d'énormes anomalies concernant la qualité des travaux réalisés, ainsi que les carences qui accentuent la détérioration du cadre de vie des habitants. À Bordj-Menaiel, il a été constaté que la route jouxtant l'hôpital est devenue impraticable un mois après son revêtement et de nombreuses ruelles ponctuées de flaques d'eau usée en raison de fuites signalées sur le réseau d'assainissement. La commune a bénéficié d'une enveloppe de 360 millions de dinars dans le cadre du programme d'amélioration urbaine, mais les chantiers avancent lentement, comme c'est le cas au quartier Socothyd et du Chateau d'eau, les travaux d'aménagement urbain sont bloqués depuis plusieurs mois. Même situation à Khemis El Khechna où les chantiers sont dans un état catastrophique, notamment ceux qui sont lancés au plateau1 et 2. À Ouled Aissa, la commission a déploré la mauvaise qualité des travaux réalisés à la cité Chouabeth avant même la rénovation des conduites d'alimentation en eau potable. La commission s'interroge sur l'utilité des commissions de suivi de ces chantiers et dénonce le laxisme des services techniques des communes qui n'effectuent aucun contrôle sur le terrain. Il y a trois mois, le wali a promis d'engager une commission d'enquête pour situer les responsabilités des uns et des autres dans «ce trafic», mais aucune suite n'a été donnée quant aux résultats de ces enquêtes. Outre cela, la commission déplore le manque de rigueur des études techniques. Un problème qui génère des surcoûts et l'arrêt des projets durant plusieurs années comme ce fut le cas à dans certains chantiers à Naciria et Boudouaou. Les élus reprochent aux entreprises de ne pas mobiliser de grands moyens pour honorer leurs engagements vis à vis des ordonnateurs.