La question des droits de retransmission des compétitions majeures de la Confédération africaine de football (CAF) et de la FIFA fait débat sur le continent. Au point de faire réagir la CAF sur le sujet. L'instance continentale a publié un communiqué sur son site officiel, vendredi. Pour se donner bonne mesure et tenter par là même d'étouffer toute forme de contestation de la part de parties qui refusent de soumettre à son diktat, la CAF est sortie de son mutisme et a accusé : «Certains médias, s'appuyant sur des déclarations attribuées à certains responsables d'associations membres de la CAF font un amalgame regrettable entre la commercialisation des droits commerciaux des compétitions de la CAF et le projet de centralisation des droits TV pour les éliminatoires de la Coupe du monde FIFA, Russie 2018.» La Confédération est sortie du bois pour tenter d'endiguer le front du refus piloté par l'Afrique du Sud, qui a signifié son retrait du pacte de centralisation cher à la CAF. Les Sud-Africains estiment qu'ils sont les grands perdants de la centralisation de la vente des droits de retransmission des matchs de Coupe du monde. L'argent que la CAF verse à la Fédération sud-africaine ne compense pas la somme qu'elle verse au chapitre de la retransmission des rencontres. La Fédération sud-africaine a toujours payé au prix fort les droits de retransmission au motif que le pays de Nelson Mandela est riche, comparativement à beaucoup d'autres pays du continent. Les dirigeants sud-africains ont dit stop. De nombreux pays seraient sur le point de lui emboîter le pas, à l'instar de l'Algérie, le Maroc, l'Egypte, le Soudan … La centralisation des droits de télévision repose sur le principe de la solidarité entre les associations (fédérations) affiliées à la Confédération africaine de football. Il a été retenu en 2007 à Khartoum, à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de la CAF. Le président Issa Hayatou avait soumis la proposition suivante aux délégués du congrès. Les 54 associations avaient donné leur feu vert. La décision a été mise en pratique lors du dernier Mondial au Brésil 2014. Chaque fédération a tiré les conséquences de ce choix. L'écrasante majorité a voté en faveur de sa reconduction. Une minorité, conduite par l'Afrique du Sud a refusé de renouveler l'expérience. Cela fait désordre du côté de la cité du 6 octobre au Caire. Si les grandes fédérations se retirent de l'opération de centralisation, c'est l'ensemble des autres fédérations qui perdront au change sur le plan financier. Le principe de solidarité avec les fédérations pauvres ne peut s'accommoder des pertes conséquentes qu'enregistrent les puissantes fédérations à travers ce deal. La Coupe du monde est la propriété de la FIFA, et à ce titre chaque association est libre de souscrire ou pas à ce type d'accord (centralisation). L'exemple de l'Algérie, à l'instar de celui de l'Afrique du Sud, est édifiant. La fédération empoche un chèque d'un million deux cent mille dollars au titre d'une qualification au Mondial. En même temps, la Télévision algérienne débourse l'équivalent d'un million de dollars par match au détenteur des droits. A côté du prix exorbitant, par match, que la télévision doit verser à l'acquéreur des droits, la CAF via Sportfive a cédé à Canal + les droits des CAN 2013 et 2015 pour trois millions d'euros par édition. Une bouchée de pain. Le communiqué de la CAF a passé sous silence le renouvellement du contrat avec SportFive (2015-2028). C'est un dossier brûlant qui provoquera des dégâts le jour où ce scandale éclatera au visage du président de la CAF.