Dans la ville de Bouira, le commerce informel impose sa présence dans l'espace public et accentue la dégradation du cadre de vie des citoyens. Des marchands de toute sorte de produits accaparent les rues au vu et au su de tout le monde. Pourtant, les pouvoirs publics avaient décidé il y a quelques années, d'en finir avec cette activité illégale. Les trottoirs et les places publiques sont de nouveau occupés par des commerçants. Malgré les multiples opérations d'éradication, les commerçants informels ont toujours pignon sur rue. A Bouira, et en dépit des mesures prises par les autorités locales qui ont mené des actions pour nettoyer les quartiers de ces «impénitents squatteurs», conjointement avec les services de police n'a pas eu d'effets sur le maintien des espaces publics dans leur vocation naturelle. La frénésie de la consommation en ce mois de ramadhan a accentué le phénomène. Dans certains quartiers, à l'image de l'Ecotec, du centre-ville, Oued Hous, des étals des vendeurs de fruits et légumes sont installés sous les balcons des immeubles. Les résidents, tout comme les automobilistes subissent des désagréments. Dans certaines ruelles, comme le cas à la rue lala Fatma N' Soumer, la circulation automobile devient impossible en raison de l'exploitation même d'une partie de la chaussée par des marchands ambulants. Les automobilistes se trouvent parfois bloqués durant des heures. Le laxisme des autorités est évident. Ainsi, l'opération d'éradication de baraques installées sur la RN 18 dans le quartier Saïd Abid a été de courte durée. A Bouira, des marchés et des espaces réalisés dans le passé pour intégrer dans le circuit légal ces marchands ambulants, sont boudés et inoccupés. C'est le cas des étals du marché de proximité situé au quartier Ain Graouche, dont des étals restent toujours vides. «Des commerçants ont bénéficié de ces espaces depuis des années. Mais, apparemment, les bénéficiaires n' en ont pas besoin, sinon comment expliquer que ces étals sont à ce jour inexploités», s'exclame un marchand ambulant à la recherche d'un espace commercial. A la démission des autorités locales devant ce phénomène, s'ajoute le comportement du consommateur qui, directement, encourage le commerce informel. Du coup, le chef-lieu de wilaya est gagné par l'anarchie.