Les trottoirs de la ville de Bouira sont squattés par des commerçants ambulants. Les autorités locales peinent à organiser la profession. Le commerce informel ne cesse de se propager à Bouira. Cela fait plusieurs mois que les trottoirs et ruelles entiers sont squattés par des commerçants «irréguliers», et ce, sans que cela dérange outre mesure les services concernés. Plusieurs quartiers du chef-lieu de wilaya sont devenus de véritables marchés de fruits et légumes. L'ECOTEC et l'ex «Rue de France» sont des exemples édifiants. Avant, c'était le trottoir, aujourd'hui, même la chaussée est occupée. Face à cette situation, les autorités locales ne font que prouver leur impuissance dans la gestion de ce dossier. Pourtant, des marchés de proximité ont été réalisés et d'autres restaurés au niveau de la ville de Bouira à l'effet de réguler l'activité et de mettre fin à l'anarchie, mais en vain. Toutes les mesures prises n'ont finalement servi à rien. Le cas du marché de Drâa El Bordj est édifiant. Depuis son inauguration, il y a une année environ, il est resté à ce jour peu exploité. La majorité des étals sont inoccupés. Les quelques commerçants qui y travaillent se sentent abandonnés. Les personnes interrogées à ce propos avouent ne rien comprendre au fait que d'un côté les pouvoirs publics construisent des marchés pour lutter contre l'informel, mais de l'autre, ils laissent des commerçants opérer en tout illégalité. C'est le «deux poids deux mesures», tout simplement. «Ce marché a coûté des milliards, mais à ce jour, il n'arrive pas à fonctionner comme il se doit. Au lieu que les responsables locaux agissent dans le sens de convaincre les commerçants qui activent dans le circuit informel à se conformer à la loi en rejoignant ces marchés de proximité, non ! Ils ne font rien ! On se demande s'ils veulent réellement que ce marché fonctionne ou aller vers sa fermeture», se demande Said, un commerçant rencontré au marché de Drâa El Bordj. Son collègue, se rendant compte que son commerce ne marche plus, a dû quitter son box pour s'installer au beau milieu d'un quartier. Il n'est pas le premier à agir de la sorte. «Pour ce qui est du loyer, nous payons régulièrement. Mais les responsables locaux ont-ils pensé si nous travaillions bien ici, si nos recettes sont à la hauteur de couvrir nos charges ? C'est le dernier de leurs soucis, certainement. Malgré tout, nous continuons à travailler ici, car nous n'avons nulle part ailleurs où aller», dit encore Said. En outre, un autre marché de proximité a été réalisé à la cité Zerrouki.Le même scénario semble se répéter. La moitié du marché est inexploitée, tandis que plusieurs vendeurs ont installé leurs charrettes sur le trottoir, à quelques dizaines de mètres de là. Au marché des fruits et légumes du quartier de l'Ecotec, la situation est délétère. Le nombre de commerçants que l'on trouve dehors est beaucoup plus supérieur à celui de ceux qui sont à l'intérieur. Au cours de l'année 2011, de nombreux commerçants n'ont pas cessé de demander à bénéficier d'un box au niveau des nouveaux marchés de proximité. L'administration, elle, n'a pas voulu entendre personne. Pour la gestion de ces infrastructures, les autorités locales ont décidé de les confier à un adjudicataire et que les commerçants voulant avoir un box, doivent d'abord acquérir un cahier des charges. Les actions de rue n'ont pas abouti. La politique menée par les autorités locales afin d'assainir et de remettre de l'ordre dans cette activité n'a pas donné ses fruits. En revanche, cela n'a fait qu'encourager la propagation du commerce informel. Dans d'autres villes, les commerçants ne se soucient guère de la réglementation. On peut vendre partout. Le comble, tout se fait sous le regard impuissant des pouvoirs publics.