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Chronique : Sortir des ténèbres d'une triple ignorance
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Publié dans El Watan le 07 - 07 - 2015

Nous avons abordé à la fin de la chronique précédente, entre autres questions, celle, fondamentale, de la liberté de la pensée et sa circulation. En effet, elle est primordiale dans toute entreprise intellectuelle, elle-même nécessaire comme un prérequis de taille pour toute sortie de l'ornière dans laquelle nous nous vautrons depuis des lustres. Et nous ne le savons que trop bien.
En réalité, ce qui est sûr – et nous devons le reconnaître dans la froideur d'esprit – c'est qu'il y a un abîme entre d'un côté, les prétentions de la tradition islamique à expliquer le monde et la représentation qu'elle s'en fait et de l'autre, la marche effective de ce monde et son état réel. Le décalage entre les satisfactions et contentements répétés à l'intérieur de la sphère islamique, combinés au mépris et au dénigrement systématique de tout ce qui lui est extérieur, est patent.
Aussi sommes-nous en droit, nous autres humains, qui vivons sur une même planète et voguons dans un même vaisseau, de voir comment combler ce déphasage. Tout comme nous avons, en tant que musulmans, le devoir d'œuvrer inlassablement afin de sortir de la crise systémique et ses convulsions paroxystiques qui secouent et tiraillent le monde arabo-islamique.
Et cela commence par la pensée libre, nous l'avons déjà posé comme un préalable indélibéré et non négociable. Et cette pensée doit être – pour rester dans un registre arkounien1 – non seulement libre de toute entrave mais aussi subversive. Ici, la subversion est à prendre dans son sens premier : du verbe subvertir, c'est-à-dire renverser un ordre et bouleverser un état de choses. Parce qu'il nous faut une investigation dé-constructrice de tout un patrimoine calcifié et un examen dévastateur de l'amoncellement du commentaire qui s'ajoute aux commentaires.
Il s'agit de sortir des ténèbres d'une triple ignorance aux lumières de la science et de la connaissance, selon la formule consacrée. Tout d'abord, nous pâtissons de la sainte ignorance. Celle-ci garantit par le divin ce que des protagonistes politiques et des acteurs sociaux ont construit, manipulé, transfiguré, instrumenté, idéologisé et domestiqué à travers l'histoire.
Malheur à celui qui ose remettre en cause les «vérités intangibles» établies une bonne fois pour toutes par les sciences traditionnelles, alors qu'elles ne sont qu'une construction humaine. Or, ce qui a été fait par des hommes peut être revu et défait par d'autres hommes, conformément à la parole de Abu Hanîfa (m. 767) le maître-éponyme de la première école juridique d'obédience sunnite. Il disait de ses prédécesseurs : «Ils furent des hommes et nous sommes des hommes…»
Ensuite, nous souffrons aussi de l'ignorance institutionnalisée. En ce sens que les moyens de l'Etat et d'autres institutions sont mis au service d'un enseignement, voire d'un endoctrinement voulu et/ou subi qui ne résistent pas à l'analyse ni à l'examen sérieux. A ce sujet, les deniers publics et les produits du mécénat privé sont investis pour édifier des mosquées où l'on enseigne parfois des «mensonges» au regard de ce que les données de la science moderne expliquent.
Enfin, nous endurons ce qu'on appelle l'ignorance complexe. C'est que nous ne savons pas et nous ne savons que nous ne savons pas. Alors, la pensée subversive aura à déconstruire – au sens du philosophe Jacques Derrida – tout ce qui a pu concourir pour assoir et aggraver cette triple ignorance. Le programme est dense et le chemin qui y mène paraît sinueux et escarpé. Nous verrons sa mise en application dans les chroniques à venir.


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