En ce mois de Ramadhan, les accidents de la route sont nombreux à Sidi Bel Abbès, certains mortels. Bilan : cinq morts en dix jours dans des accidents survenus aux quatre coins de la wilaya, selon la protection civile. Excès de vitesse, non respect du code de la route, feux de signalisation «grillées», tous les interdits sont enfreints. La plage horaire comprise entre 18h et 20h30 est la plus «risquée». A ces heures-ci, les jeuneurs se pressent, l'esprit ailleurs, de regagner leur foyer pour ne pas rater la rupture du jeûne. Karim, 35 ans, a eu une peur bleue au deuxième jour du mois de carême. Il tentait de traverser la chaussée à hauteur du rond-point, à proximité de l'hôtel Beni Tala, lorsqu'il vit un fourgon foncé droit vers le talus. «Le véhicule roulant à vive allure a fait une brusque embardée, tapé la chaussée et s'est littéralement renversé sur le toit. Je me trouvais à quelque mètres du rond-point et, un bref instant, je me suis dit, ça y est il allait me heurter», raconte Karim qui avait cru qu'il allait y passer à quelque minutes seulement d'el iftar. La photo du fourgon renversé a fait le tour de la toile et a été abondamment commentée sur les réseaux sociaux. Au faubourg Thiers, pour une banale histoire de priorité, deux automobilistes se sont livrés à un exercice d'auto-tamponnage, grandeur nature, sur presque trois kilomètres. La scène s'est déroulée à la fin de la première décade du mois sacré sous le regard abasourdi des passants. «Après des échanges nerveux de coups de klaxons, tout est allé vite. Un premier coup d'aile, puis un second et c'est l'emballement», affirme un avocat, témoin de la scène. En bout de course, l'état des deux véhicules ne laissait aucun doute sur l'état de nervosité extrême des conducteurs, «vraisemblablement sevrés de nicotine», nous confie une connaissance d'un des protagonistes de cette rocambolesque empoignade. Mais le plus souvent, les querelles d'automobilistes ne finissent pas par occasionner seulement des dégâts matériels. La fatigue et le manque de sommeil sont généralement à l'origine d'accidents mortels, particulièrement sur les routes nationales. Selon un décompte établi par les services de la protection civile, 36 accidents de la circulation ont été enregistrés à travers la wilaya durant les dix premiers jours de ce mois de Ramadhan. Des accidents qui ont fait cinq morts et une vingtaine de blessés. Le dernier accident a été enregistré sur la RN7 à proximité de la rocade nord de la ville de Sidi Bel Abbès lorsqu'un malade mental a été percuté par un automobiliste. Face à cette situation, les services de police jouent la carte de la prévention avant de passer aux mesures coercitives. «Nous enregistrons une recrudescence des accidents de la route durant ce mois de jeûne. Au moment de l'iftar, nous offrons de l'eau et de la nourriture aux automobilistes et nous leur prodiguons des conseils utiles pour minimiser les risques d'accidents», explique l'officier Belabes, responsable de la communication au niveau de la sûreté de la wilaya. «L'opération de sensibilisation a débuté le premier jour du mois de carême et se poursuivra jusqu'au dernier jour de ce mois», ajoute-t-il, précisant toutefois que les retraits de permis et la verbalisation des contrevenants n'ont pas diminué pour autant.