Les travaux de réhabilitation engagés par l'OPGI dans certains immeubles remontant à l'époque coloniale ne fait plus l'unanimité parmi les locataires. La qualité et la lenteur des travaux lancés depuis près d'une année sont vivement contestées. Parmi les citoyens concernés, ceux de la rue des frères Kerkri et la rue Zaâbane subissent toujours d'énormes dégâts à leurs charges. « Alors que nous avons cru en finir avec le calvaire de la station de bus Kerkri et la réhabilitation de la cité, tous les espoirs nourris suite à la visite du wali au quartier, se sont vite estompés quelques semaines après les premiers coups de masse », s'indigne un locataire. Plusieurs de ces habitants ont engagé des dépenses importantes pour la réfection de leurs appartements, notamment pour ceux qui habitent les étages supérieurs, obligés de refaire l'étanchéité des terrasses. Des efforts qui partiront en fumée après les travaux de décapage accomplis par les entrepreneurs engagés par l'OPGI. C'est plutôt la manière avec laquelle fut menée toute l'opération qui soulèvera le tollé des locataires. « Une anarchie indescriptible, qu'on a jamais pu comprendre, a marqué les travaux, surtout en l'absence d'un plan préalablement défini ou d'un quelconque suivi de la part de l'OPGI », nous dira un autre habitant. Selon les locataires, la réhabilitation annoncée n'était autre qu'une vaste campagne de démolition à tous les niveaux des immeubles. Invités à visiter la cité et les intérieurs des appartements, nous avons constaté de visu des fissures dans les murs, des plafonds endommagés pour certains locataires, des terrasses décapées anarchiquement et des déblais jetés dans tous les coins de la cité. « On aurait mieux fait de nous laisser tranquilles au lieu de nous générer tant de soucis », lancera amèrement un vieux qui affirme avoir subi des inondations lors des orages du mois d'août, et avoir eu des craintes pour son appartement après les importantes pluies de dimanche dernier. Révoltés par l'arrêt inexpliqué des travaux depuis plusieurs semaines et l'état de délabrement de la cité Kerkri, les habitants ont saisi à plusieurs reprises le directeur de l'OPGI « pour essayer de connaître les raisons de cet abandon de près de 120 familles à leur triste sort et ce dans une situation des plus précaires ». Aucune suite n'a été réservée à leurs doléances si ce n'est des promesses de régler la situation et une visite du DG de l'OPGI qui se fait toujours attendre. Ce ratage n'est apparemment pas le seul constaté au niveau du centre-ville. Des habitants de l'immeuble sis au n°1 du boulevard de la Liberté sont dans une situation déplorable et qui dure depuis près d'une année après le lancement des travaux. Quelques mois après l'installation des échafaudages, les locataires s'aperçoivent des conséquences des coups de masse. Le chantier est abandonné depuis plusieurs mois. Cet immeuble dont une partie est couverte par une toile de bâche en lambeaux, des clôtures métalliques qui vibrent au moindre souffle de vent et des détritus qui s'amoncellent sur le trottoir, se trouve en face à la Pyramide, du Centre culturel français.