Les personnels de la santé au niveau de l'EPSP de Loudha Guighil, dans daïra de Bouzeguène, à une soixantaine de km à l'est de Tizi Ouzou, ont suspendu leur grève qui aura duré une quinzaine de jours. Ce débrayage est inédit. Les revendications n'étaient pas d'ordre socioprofessionnel, mais pour réclamer l'enlèvement des ordures entassées à proximité de la structure sanitaire depuis plusieurs mois. En effet, des tonnes d'ordures se sont entassées devant l'EPSP donnant lieu à une situation intenable en matière d'hygiène et de santé publique. Une équipe d'éboueurs a été chargée d'éradiquer cette décharge sauvage qui aura tenu en haleine toute la région pour une double raison : dégradation de l'environnement et atteinte à la santé des… malades. La grève entamée par la section syndicale de l'EPH et de l'EPSP affiliée à l'UGTA a été élargie à toutes les structures sanitaires de la daïra de Bouzeguène après l'inaction des autorités. Tous les personnels de la daïra ont débrayé par solidarité avec les personnels de l'EPSP de Loudha, paralysant les structures de la santé publique. La représentante de la section syndicale avait réitéré la détermination des travailleurs à ne pas fléchir et à poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications, à savoir l'enlèvement de façon définitive de toutes les ordures attenantes à la polyclinique. Son témoignage est éloquent : «Il est impossible de travailler dans de telles conditions. Si un malade vient nous voir c'est pour repartir avec l'espoir de guérir et non pour contracter d'autres maladies. Nous exigeons un travail sain, non une décharge, c'est la moindre des choses». Au niveau de la commune, on explique cette situation par l'inexistence d'une décharge contrôlée «en raison des oppositions des villageois surtout après la fermeture de la décharge d'Azaghar». L'enlèvement hier des ordures a été une réaction à la grève. Autrement dit, le problème reste posé.