L'Algérie participe à TourismAfrica, le premier salon international du tourisme en Afrique. Jusqu'au 15 septembre, l'ensemble des pays africains et les professionnels du tourisme se réunissent à Genève pour faire découvrir les destinations du continent et développer de nouveaux marchés. L'Algérie est représentée par 9 entreprises de gestion touristique et 6 agences de voyages. La société Gestour orchestre cette opération de charme pour vendre la destination Algérie. Sur le stand algérien souffle le vent du désert. Un grand espace est réservé au Grand-Sud et son potentiel touristique, la Kabylie et ses montagnes et le littoral et ses plages bleu azur. Mais l'Algérie s'est déplacée à Genève pour se débarrasser d'un secteur hôtelier en ruine. Elle veut trouver des acquéreurs pour plusieurs unités touristiques. A TourismAfrica, la vitrine algérienne propose à la vente plusieurs hôtels. Un signe qui ne trompe pas : la privatisation bat son plein en Algérie. La Société de gestion touristique du centre propose au plus offrant un paquet de structures touristiques : l'hôtel Belloua, l'hôtel du Djurdjura, l'hôtel Lalla Khadidja, l'auberge Bracelet d'argent. Le dossier d'appel d'offres et les modalités et conditions de reprise fleurissent sur le stand algérien. Ils éclipsent même les beaux posters accrochés ici et là. Pour exemple, l'auberge Bracelet d'argent, trois étoiles, à 1500 m d'altitude, est située à Ath Yanni dans la wilaya de Tizi Ouzou, d'une superficie totale 8370 m2. L'auberge est de type climatique avec une capacité de 10 chambres et de 50 couverts. Les candidats intéressés peuvent soumissionner pour l'auberge ou pour toute l'entreprise (ETK). Cette opération de bradage des infrastructures hôtelières s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme du ministère du Tourisme. Le gouvernement veut booster l'investissement dans le secteur du tourisme. Le ministre du tourisme, Noureddine Moussa, veut assainir le secteur. Il a aussi déclaré que plus de 800 opportunités d'investissements dans le secteur touristique à travers le territoire national ont été enregistrées par les autorités. Mais les projets butent sur les manques de financements et l'absence d'une politique touristique claire. L'opérateur Sid-Ahmed Benchenaâ de Timimoun a fait le déplacement à Genève pour chercher des fonds et des investisseurs étrangers pour son projet « Les Jardins de Massine ». Ambitieuse opération. Son projet touristique est constitué d'une résidence touristique grand standing divisée en 13 pavillons de 3 suites chacun, avec piscine, cafétéria, restaurant, bar, salle de conférences, terrasse panoramique sur la palmeraie de Timimoun. Sur la maquette, les visiteurs comme les investisseurs potentiels jettent un regard sur le coucher de soleil sur les dunes du grand Erg, entièrement clôturées, avec des espaces verts, fleuris et beaucoup de palmiers. Ce projet fait partie d'un complexe touristique et hôtelier comprenant deux autres hôtels mitoyens : Ksar Massine en cours de construction, et le Ryad Massine à réaliser dès obtention d'un financement. Face à la concurrence des pays africains, comme nos voisins le Maroc, la Tunisie et la Libye, ou plus lointains, comme l'Afrique du Sud et le Kenya, l'Algérie déploie de faibles moyens et paraît la moins attractive. « Ici, on ne vient pas vendre des structures en béton, tombées en désuétude. Mais plutôt du rêve. Montrez à un opérateur étranger un site magnifique, ce qui ne manque pas en Algérie, et vous verrez les investisseurs se bousculer au portillon. » « L'Algérie est une belle destination, mais vos responsables ne savent pas la promouvoir », affirme, sous couvert de l'anonymat, un investisseur étranger. Avant la mise en valeur des opportunités d'affaires et de partenariat offertes dans le secteur très disputé du tourisme, où l'Algérie, peu concurrentielle, devrait se bâtir une image et trouver une bonne place. L'industrie du tourisme mondial connaît une expansion remarquable. L'Afrique présente un fort potentiel touristique d'affaires et de loisirs : le nombre de visiteurs passera à 47 millions en 2010 et à 77 millions en 2020, selon les estimations actuelles. Ce volume pourrait être en hausse si un certain nombre d'actions étaient entreprises. Avec une croissance de 11% en 2005, l'Afrique a enregistré au niveau mondial la plus forte croissance en terme d'arrivées internationales. En 2005, le continent a reçu 36,8 millions de visiteurs, soit 10 millions de visiteurs de plus qu'en 2004. De plus, en 2006, le secteur touristique devrait représenter 9,9% du PIB africain et créer 16 060 000 emplois (7,8% du marché du travail). du tourisme sur le continent, ainsi que les opérateurs touristiques, institutions, ONG, acteurs culturels, investisseurs internationaux et porteurs de projets de l'ensemble des pays africains.