Le club de Sig ne décolère pas. Il est en passe d'être relégué en interrégions suite à la fin de non-recevoir à laquelle ont débouché toutes ses tentatives d'infirmer les décisions de deux organes juridictionnels de la FAF. Le seul salut qui lui restait pour préserver sa place était le tribunal arbitral du sport (TAS). Celui-ci, selon les dires des dirigeants sigois, aurait confirmé les deux décisions rendues par la commission de discipline de la LNFA et d'appel de la fédération. Rappel des faits. Le 18 avril dernier, le match CC Sig- ES Mostaganem n'a pas eu lieu en raison de la fermeture du stade de Froha, où aurait dû se dérouler la rencontre. Sig a «reçu» toute la saison au stade de Mohammadia en raison de la fermeture du stade communal depuis des mois. A quelques jours de la rencontre CCS-ESM, le club de Sig est informé qu'il ne peut jouer à Mohammadia le 18 avril. La ligue lui demande d'opter pour une autre domiciliation. Les dirigeants sigois sollicitent les autorités communales de Tighenif pour la domiciliation du match de leur équipe. Tighenif ne répond pas. Sig s'adresse à l'APC de Froha, qui, rapidement donne son accord. La ligue est informée sur le champ via un document dûment visé par l'APC de Froha. Les Sigois accomplissent alors toutes les formalités inhérentes à l'organisation d'un match officiel (lettres à la gendarmerie, à la Protection civile …). Coup de théâtre, le 16 avril, le wali de Mascara signe un arrêt préfectoral par lequel il interdit la tenue de cette manifestation sportive à Froha. Selon le premier magistrat de la wilaya, le stade de Froha ne répond pas aux standards de sécurité exigés pour un tel match. Il instruit le DJS afin d'informer la ligue de la décision. La missive est transmise à la LNFA le 16 avril en fin de journée. La structure ne donne pas suite à la correspondance du DJS. Le 18 avril, les deux équipes, les officiels (arbitres, délégués, contrôleur d'arbitres) ne sont pas autorisés à franchir le portail du stade. Les responsables de l'infrastructure ont appliqué à la lettre la décision du wali. Le match n'a pas eu lieu. Tout le monde est rentré chez lui. La commission de discipline de la LNFA a pris la suite. Elle inflige match perdu et défalcation d'un point au CC Sig et motive cette décision par des attendus qui laissent muets les Sigois. Il est reproché au club de «n'avoir rien fait» pour que le match ait lieu et parle même d'«acte de négligence». Un peu fort de café C'est un peu fort de café dans la mesure où le club de Sig ou n'importe quel autre d'Algérie ne peut enfreindre une décision du wali, qui plus est dans un stade qui n'est pas le sien. D'ailleurs les articles du règlement cités dans les attendus ne cadrent absolument pas avec la réalité de cette affaire. La ligue évoque l'article 47 (responsabilité du club) alors que celui-ci n'a pas lieu d'être appliqué à cette affaire puisque les portes du stade étaient fermées sur ordre du wali. Où le club de Sig a-t-il failli dans le cadre de l'article cité qui évoque la police de terrain, la responsabilité des désordres qui pourraient résulter avant, pendant et après le match du fait de l'attitude du public, des joueurs, des dirigeants du fait de l'insuffisance de l'organisation ? L'article met l'accent sur le désordre. Ce dernier ne s'est pas produit puisque personne n'a franchi le seuil du stade. Cet article n'est rien d'autre qu'un fallacieux prétexte pour assommer Sig. Le président de Sig, Rabahi Boubekeur, s'étonne du recours de la ligue à l'article 67 (délocalisation d'une rencontre) «alors que ce chapitre réglementaire plaide en notre faveur. L'article précise que si pour une raison quelconque, une autorité administrative compétente (c'est le cas) décide de ne pas autoriser le déroulement d'un match programmé, la FAF ou la LNFA dispose du droit de délocaliser ce match et le désigner sur un autre stade». La correspondance de la DJS, instruite par le wali, est arrivée sur le bureau de la ligue le 16 avril (jeudi) à 18h27. La LNFA avait deux options : choisir un autre stade, comme l'indique l'article 67, ou prononcer son report pour raison majeure. Lorsque le club de Sig a introduit un appel auprès de la commission fédérale, il a apporté un fait nouveau, la lettre du wali, datée du 21 avril, confirmant que son autorité a bel et bien interdit la tenue de ce match conformément au décret exécutif 64-215 du 3 juillet 1994 et de par sa qualité de premier responsable de l'ordre et de la sécurité dans la wilaya. La commission d'appel fédérale a jugé que ce document n'est pas un fait nouveau versé au dossier. Le président Rabahi Boubekeur déclare : «On ira jusqu'au bout pour recouvrir nos droits quitte à aller au TAS de Lausanne.» Sig ne baisse pas les bras.