Profitant de la cérémonie de remise des agréments des projets touristiques et des agences spécialisées dans le tourisme domestique (activité réceptive) qui a eu lieu hier à l'hôtel El Aurassi (Alger), Amar Ghoul, ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, a délivré plusieurs messages. Dans une conjoncture économique fortement défavorable, marquée par une baisse des recettes des hydrocarbures, le tourisme est l'un des secteurs qui est appelé à se substituer aux ressources naturelles. Dans ce cadre, de nouvelles mesures pour aplanir les obstacles qui entravent la réalisation des projets d'investissement touristique seront lancées début septembre. Des mesures qui visent à «mettre un terme à la bureaucratie en réduisant le nombre des documents administratifs actuellement exigés dans le dossier d'investissement» et à «introduire le traitement électronique dans l'étude des dossiers d'investissement pour accélérer l'octroi de l'approbation aux investisseurs». M. Ghoul a aussi souligné l'importance de l'actualisation de la convention signée entre les secteurs du Tourisme et des Finances pour inciter les banques à accorder des prêts pour le financement des projets touristiques. Il a incité les responsables à changer de regard vis-à-vis des investisseurs qui sont «des créateurs de richesses et d'emplois». Pour le ministre, le tourisme est «un secteur économique et les investisseurs ne doivent plus être otages de l'administration centrale ou locale». Mais il a exigé en contrepartie des projets de qualité car «on ne peut plus continuer à tâtonner». Espérons que cette fois-ci, on n'en restera pas au stade des effets d'annonce. M. Ghoul a aussi déclaré «on libérera les initiatives et les compétences surtout dans le secteur public» et très probablement d'opter pour des contrats de performance. Dans ce contexte, force est de constater que des hôtels publics sont empêtrés dans une gestion routinière. Les complexes balnéaires sont prisonniers de la saisonnalité et la quasi-majorité des bénéfices des hôtels 5 étoiles proviennent du tourisme d'affaires et de congrès et des bons de commande des institutions de l'Etat. Des questions brûlent les lèvres : le ministre va-t-il avoir les coudées franches pour entamer les chantiers qui l'attendent ? Les opérateurs auront-ils la conviction nécessaire pour relever le défi ? La réorganisation du secteur du tourisme ira-t-elle à son terme ? Selon des indiscrétions, ce dossier a été gelé alors qu'il s'agissait de transformer Gestour en groupe hôtelier avec du sang neuf dans la gestion des entreprises (sur résolution du CPE). Après avoir estimé le nombre de lits à assurer durant les prochaines années à près 120 000, le ministre a précisé que ce nombre demeurait insuffisant pour l'accueil des touristes, notamment étrangers. Autre challenge à relever : l'amélioration des prestations touristiques. Dans ce cadre, plusieurs opérateurs ont adhéré au Plan qualité tourisme Algérie (PQTA). Cela leur permettra d'assurer une meilleure commercialisation par un meilleur positionnement et une meilleure satisfaction de la clientèle et ainsi d'augmenter les recettes touristiques et, par conséquent, de pérenniser l'activité. Dans ce contexte, il sera prochainement procédé à la classification des hôtels, restaurants et agences de voyages au niveau national.