Quatre Italiens travaillant pour une entreprise de construction ont été enlevés, lundi, dans la région de Mellitah, à l'ouest de Tripoli. Dans le Nord, la situation sécuritaire n'est guère meilleure. L'accord de paix signé au Maroc à la mi-juillet, après 6 rounds de négociations, par les parties libyennes, visant à sortir leur pays du chaos qui y règne depuis plus de trois ans, n'a pas encore produit les résultats qui en étaient attendus. De nombreuses milices nées au lendemain du renversement par l'OTAN de Mouammar El Gueddafi se livrent toujours une guerre sans merci pour le contrôle de portions du territoire. Dans le sud du pays, l'insécurité générée par l'arrivée de groupes terroristes affiliés à Al Qaïda est aggravée par les luttes fratricides qui opposent des membres de la tribu Toubou aux Touareg. C'est ainsi qu'au moins 40 personnes ont péri dans des affrontements qui opposent depuis une semaine les deux tribus rivales à Koufra et Sebha, des localités situées à 750 km au sud de Tripoli. Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a exhorté, dans un communiqué, les deux tribus à «cesser les combats et à régler leur différend par le dialogue». Il a déploré ces violences récurrentes dans ces régions, dues, selon lui, aux «luttes pour le pouvoir politique et économique». Cette dernière flambée de violence a provoqué l'exode de plusieurs centaines de familles, selon le responsable de Sebha. Dans le Nord, la situation sécuritaire n'est guère meilleure. Quatre Italiens travaillant pour une entreprise de construction ont été enlevés lundi dans la région de Mellitah, à l'ouest de Tripoli. Au moment de l'enlèvement, ils se trouvaient aux alentours du complexe de la compagnie pétrolière italienne ENI, selon un communiqué du ministère italien des Affaires étrangères. «C'est une zone où il y a déjà eu des précédents», a brièvement déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni. «Il est toujours difficile, seulement quelques heures après, de comprendre la nature, ou qui sont les responsables de cet enlèvement», a-t-il dit aux chaînes de télévision italiennes. Une unité de crise a immédiatement été activée pour suivre l'affaire et se trouve «en contact constant avec les familles et l'entreprise Bonatti» qui les emploie. Le ministère rappelle que l'ambassade d'Italie en Libye est fermée depuis le 15 février et que les Italiens ont été invités à quitter un pays en situation d'«extrême difficulté». A rappeler que dans une déclaration unanime adoptée jeudi dernier, les membres du Conseil de sécurité ont appelé «toutes les parties à participer au dialogue politique libyen et à s'unir pour soutenir l'accord signé le 11 juillet». Ils ont dit, en outre, appuyer la formation d'un gouvernement d'union nationale «pour aider à reconstruire le pays et contrer la menace croissante du terrorisme en Libye et chez ses voisins». Le Conseil de sécurité encourage par ailleurs «la Mission de l'ONU en Libye (Unsmil) à progresser dans la coordination de l'aide internationale à un futur gouvernement d'union nationale» libyen. L'émissaire des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, qui s'est adressé hier au Conseil, avait invité les factions libyennes qui n'ont pas signé l'accord à le faire, affirmant que «la porte restait ouverte». Pour l'instant, son appel est resté lettre morte.