Certains nous avaient prévenus de prendre la chose avec des pincettes et de tempérer les ardeurs. Nous leur avons signifié que dans ce cas, il n'est pas naïf de croire qu'il faut un début à tout. De toute façon, « on ne peut pas gérer les portes fermées ». La formule est de la conseillère à la communication à la DGSN qui a fait le tour de plus d'une vingtaine de wilayas à travers le pays pour le dire. La nouvelle politique veut faire de notre police une institution qui parle et sourit. En venant à Béjaïa dire tout le bien qu'on pense de la communication, Mme Alloul nous apprend que « les 48 sûretés de wilayas du pays sont dotées de responsables formés pour cela et que, d'ici le printemps 2007, ce sera fait pour les sûretés de daïra et urbaine ». Parmi ces chargés de la communication, un groupe est programmé pour une formation à Bruxelles le 11 septembre. Dans ce plan qui veut rapprocher « Echorta » de la population, il est donné un rôle prépondérant à la presse. Et à la conseillère de l'appuyer à maintes reprises au cours de sa rencontre à Béjaïa. « C'est pour barrer la route à la rumeur », avait-elle insisté. Tenez ! Comme, par exemple, cette rumeur qui avait fait peur vendredi dernier, place El Qods, centre-ville de Béjaïa. Des policiers ont interpellé un individu suspect, parce que armé, dont l'agitation a imposé un renfort d'hommes et quelques saignements. La scène est inhabituelle et la rumeur a vite couru sur « l'arrestation d'un terroriste dans la ville ». De quoi nourrir des appréhensions déjà en place. « Une tentative d'attentat sur des policiers » ont juré certains. « Juste un contrôle de routine », ont tenté de rassurer d'autres. Pour « barrer la route à la rumeur », un déplacement vers la sûreté de wilaya, après un coup de fil, a été indispensable. « Nous n'avons pas de cellule de communication », nous y ait-on répondu.