Un sit-in de protestation a eu lieu à l'intérieur du rectorat mercredi matin. Le recteur a reçu une délégation du SNAPAP et du CNES qui revendiquent la participation à la gestion des œuvres sociales. Mercredi, dans la matinée, à l'appel de deux sections syndicales de l'université Mouloud Mammeri, le SNAPAP (administration) et le CNES (enseignants) ont tenu un sit-in à l'intérieur de «la tour rectorale». Cette action de protestation est engagée pour «dénoncer la gestion opaque des œuvres sociales» a déclaré Samy Ould Ouali, coordinateur local du CNES. Le syndicaliste a affirmé que le SNAPAP et le CNES ont été ignorés par l'administration quant à la gestion du budget des œuvres sociales. Après un regroupement au secrétariat général de l'université, les protestataires se sont dirigés vers le bureau du recteur. Ce dernier, qu'on avait sollicité pour une entrevue, était encore en réunion avec les syndicalistes l'après-midi. Le Pr Saïd Ouardane, ancien chef de service de la médecine interne au CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, qui dirige l'université Mouloud Mammeri depuis le 8 juillet dernier, en recevant les syndicats, est attendu pour dénouer la crise qui secoue l'institution depuis le mois de décembre 2014. Outre les revendications à caractère socioprofessionnel posés par les travailleurs, le premier responsable de l'UMMTO se retrouve avec un nouveau dossier, lié à la gestion des œuvres sociales. Ce budget qui suscite les convoitises avoisine les 7 milliards de centimes ponctionnés sur les salaires des travailleurs annuellement. La gestion des 3% de la masse salariale qui alimente cette caisse des employés de l'université et dans laquelle le SNAPAP et le CNES ne sont pas impliqués, est l'autre point de discorde entre les syndicats et l'administration. Ould Ouali s'explique : «Il y eu des élections dans lesquelles il n'y a eu que 16% de participants. Nous avons demandé un 2e tour, mais l'administration a préféré procéder à l'installation de la commission dont les membres ont été initialement invités à une réunion d'information. Ils ont élu des sous-commissions, ce qui est contraire à la réglementation. On veut savoir où va notre argent qui est retenu à la source. C'est un scandale, car, au lieu de la prise en charge des travailleurs en matière de santé, on convoque les travailleurs pour leur remettre des bons de ravitaillement. C'est une honte !». Des enseignants ont témoigné qu'ils ont reçu des bons d'achat d'une valeur de 4500 DA, valables chez certains «partenaires commerciaux», ce qui suscite des interrogations. Pour le moment, les responsables de l'université préparent la prochaine rentrée universitaire pendant que les syndicats maintiennent le gel de leur grève. L'UMMTO devra recevoir près de 12000 nouveaux bacheliers alors que les sortants avoisinent les 6000 diplômés.