A Béjaïa, il n'a pas fallu beaucoup de temps aux estivants pour envahir les plages, après le mois de Ramadhan et l'immobilisme qui l'a caractérisé. Une véritable déferlante humaine s'est, en effet, abattue sur l'ensemble des plages que compte le littoral béjaoui, fussent-elles interdites à la baignade. Certains estivants ont même écourté leur fête de l'Aïd d'une journée, cédant à l'appel pressant du farniente ainsi qu'au charme irrésistible de la côte bougiote. De Melbou à Aït Mendil, dans la commune de Béni K'sila, le tourisme de masse bat son plein. Même la côte ouest, de coutume moins fréquentée, à l'exception des deux plages les plus connues, Saket et Boulimat, l'affluence est extraordinaire. C'est le cas à Oued Dass, petit paradis sur terre jeté aux oubliettes durant les années de terrorisme, qui, aujourd'hui, ne désempli pas des hordes massives d'estivants. Un peu plus d'un kilomètres de plage de galets, où le bleu turquoise de la mer côtoie le vert éclatant de la forêt, occupé au dernier centimètre par des familles, des couples, des enfants en excursion, etc. L'endroit est aussi un paradis pour le camping «sauvage». Les campeurs détiennent des bungalows ou des tentes installés dans la forêt qui ceinture la plage. Quand les familles s'apprêtent à plier bagage vers 20 heures, ce sont eux qui prennent possession des lieux, ajoutant à leur plaisir le luxe du clapotis des vagues à la belle étoile. Le même décor s'étend tout au long de la côte ouest. A Tighremet, Tala Ilef, Tais, Saket, et autres plages de cette côte, l'affluence est toujours au rendez-vous, week-end ou pas. Mais c'est Boulimat qui détient le record, d'abord parce qu'elle est la plus proche de la ville, ensuite parce qu'elle enchante par sa beauté inégalable. Reconnaissables grâce aux plaques minéralogiques de leurs véhicules garés dans des parkings improvisés et saturés, les estivants viennent des quatre points cardinaux de l'Algérie, avec, tout de même, une majorité de locaux et d'Algérois. Manque à gagner Sur la côte est, l'affluence est encore plus massive. Les bouchons à perte de vue sur les routes suffisent pour s'en convaincre. De Melbou à Meghra, les plages affichent complet. Les week-ends, c'est encore plus intense, au point que la promiscuité cause parfois des problèmes de voisinage. Pour s'en éloigner, certains vacanciers en quête d'évasion se rabattent sur les plages non gardées et non moins dangereuses de par l'absence de sécurité et d'accès. Des carences repoussantes qu'on peut détecter d'ailleurs sur les plages autorisées. Ce à quoi il faut ajouter les prix excessifs pratiqués par certains commerçants et le manque en lits d'hôtels, déploré par des vacanciers qui trouvent beaucoup de difficultés à dénicher une nuitée à la portée de leur bourse. Autant de manque à gagner pour renforcer l'attractivité des plages de Béjaïa dont la réputation n'est plus à faire. La solution pourrait venir des ZET (Zone d'extension touristique), ces grands projets touristiques au nombre de douze pompeusement annoncés sur l'ensemble du littoral béjaoui, mais qui malheureusement peinent à dépasser le stade des projections.