La directive de la wilaya d'Alger qui fixe la concession de seize (16) plages les plus importantes en termes d'affluence n'a pas eu l'effet escompté. Si l'initiative à la veille de la saison estivale a suscité une certaine satisfaction chez les citoyens, il n'en demeure pas moins que la réalité est tout autre. Le citoyen se trouve toujours confronté au diktat imposé par des pseudo concessionnaires. L'exemple le plus édifiant se trouve à l'est de la capitale, à Decca Plage, relevant de la commune de Aïn Taya. Les «plagistes autoproclamés» se comportant en seigneurs des lieux durant des années, continuent à accaparer en toute impunité des pans entiers de plages, en dépit du contrôle de la commission d'inspection. Aussitôt arrivés à l'entrée de la plage, les estivants se retrouvent confrontés au calvaire du stationnement. Le parking, géré par l'Epic Ugctu moyennant la somme de 50 DA, peine à contenir le flux important de voitures. Des agents, portant un gilet jaune, ne savent plus où donner de la tête : «Trouve-toi une place ou stationne en deuxième position», lance l'un des agents sur un ton menaçant. A peine sortis du dédale anarchique du stationnement, les estivants se retrouvent confrontés une nouvelle fois à d'autres embarras. Au grand dam des citoyens, la plage manque «cruellemen» d'équipements de relax, tels que les parasols, tables et chaises, en dépit d'une instruction du ministère de l'Intérieur et des Collectivité locales. Sur les lieux, les centaines de parasols qui ont été mis à la disposition des estivants ont mystérieusement disparu. Selon un résidant, «les chaises et les parasols proposés gratuitement par la wilaya ont été vandalisés par les squatteurs afin de pousser les estivants à recourir à la location à des prix exorbitants. Ces plagistes indélicats trouvent toujours la parade pour déplumer les gens», indique ce dernier sous le sceau de l'anonymat. Hormis ces équipements, les boutiques installées et gérées par l'Office des parcs des sports et loisirs (OPLA) et la Régie foncière (RFVA) sont toujours «fermées». N'ayant pas d'autre choix, les baigneurs se rabattent sur une gargote, payant ainsi leurs consommations au prix fort. Toutefois, si les sanitaires, les vestiaires et les douches sont opérationnels, il convient d'indiquer que la connexion wifi lancée en début de saison par Algérie Télécom est «hors service». Les plages Terfaya et El Kadous en manque de rigueur Decca Plage ne fait pas exception. A quelques encablures, les plages Terfaya et celle d'El Kadous, dans les confins de la commune de Heuraoua, sont gérées avec le strict minimum, contrairement aux prévisions avancées par la wilaya d'Alger. En dépit de l'espace réservé aux véhicules, c'est l'accès qui pose le plus problème. «L'entrée et la sortie du parking ressemblent à des entonnoirs. C'est un calvaire !» se désole un habitué des lieux. S'agissant du matériel mis à la disposition des estivants, ces derniers regrettent le manque flagrant de parasols dès les premières heures de la matinée, selon les témoignages d'un père de famille. «A défaut de trouver un parasol et des chaises disponibles, des personnes vous les proposent en catimini. Il m'a demandé de m'acquitter de la somme de 1000 DA contre l'accès aux prestations et mobilier disponibles. Mon désintérêt l'a poussé à revoir le prix à la baisse», nous a-t-il confié, tout en nuançant : «L'avantage de la nouvelle mesure, c'est que personne ne vient vous déranger ou vous imposer la location du territoire et le matériel», a-t-il renchéri. Toutefois, dans tous les sites pris en charge par la wilaya d'Alger, l'on s'interroge sur l'absence d'un centre de soins qui est, dans ces cas de figure, une condition primordiale pour les soins d'urgence. La plage est un lieu public et personne ne peut en aucun cas se l'approprier. Devant les récalcitrants, il y a lieu de faire appel aux forces de l'ordre. D'autre part, il est regrettable de constater que ces «pseudo plagistes» jouissent souvent de la complicité des élus «jouant» du «social» au détriment des vacanciers. Il faut avouer que tout en étant indignés par ces pratiques, les citoyens dans leur grande majorité n'hésitent pas à payer la rançon qu'on leur impose pour éviter toute querelle ou autre histoire avec les squatteurs.