En dépit de l'interdiction formelle de l'exploitation des solariums adoptée à l'occasion de la saison estivale en cours par le ministère de l'Intérieur, plusieurs plages de la côte oranaise continuent de subir le diktat de plagistes autoproclamés. Des pans entiers de plages relevant notamment de la commune d'Aïn El-Turck, à l'instar de Trouville, Bouisseville, Paradis, Saint-Germain et Claire Fontaine, sont ainsi, depuis la fin de ramadan, squattés en toute impunité par une poignée de « plagistes » autoproclamés qui déploient leurs tables, chaises et parasols sur les meilleurs endroits. Ils empêchent du coup les estivants de s'y installer à moins de passer à la caisse et payer le prix fort. Des prix qui varient en effet, selon les journées et le degré d'affluence, mais aussi à la tête du client, entre 600 et 1000 dinars pour un kit de 4 chaises, une table et un parasol. Le matériel de ces plagistes est ainsi déployé dès les premières heures de la journée sur les meilleures endroits de la plage, généralement le plus proche de l'eau et qui offrent une vue des plus dégagée sur la mer. Les estivants qui ont leurs propres parasols ou ceux qui préfèrent tout simplement déposer une serviette sur le sable doivent se rabattre sur les endroits reculés si toutefois ils arrivent à trouver des espaces libres et propres. Ces plagistes, qui habitent généralement aux petites bourgades relevant d'Aïn El-Turck imposent leur loi là où ils se sentent comme les véritables maîtres des lieux. Pourtant, une récente réunion à la wilaya d'Oran regroupant notamment les maires des villes côtières sous la présidence du chef de l'exécutif a été une occasion pour le premier responsable de la wilaya de rappeler l'impérative nécessité de faire respecter cette instruction de libérer les plages oranaises du diktat des plagistes. Une mission qui est spécialement de la responsabilité de la Gendarmerie nationale dans le cadre de son Plan Delphine spécial saison estivale. Ainsi, la Gendarmerie nationale d'Oran a-t-elle mobilisé une centaine de gendarmes dotés de moyens matériels, dans les 22 plages autorisées à la baignade afin d'assurer la sécurité des estivants. D'un autre côté, 17 postes de sécurité ont été installés à travers les grandes plages qui enregistrent une grande affluence pour assurer une proximité constante avec le public. Devant l'impunité dont jouissent ces « plagistes squatteurs », une campagne citoyenne appelant à leur boycott est actuellement menée sur la toile, notamment sur les réseaux sociaux pour faire face notamment à ces solariums illégaux. L'objectif premier de cette campagne reste toutefois le boycott des gardiens de parkings autoproclamés, un autre espace public utilisé également comme moyen pour racketter des estivants. La campagne est baptisée «Non au racket des estivants par les gardiens autoproclamés qui se sont installés à leur propre compte dans les aires de stationnement des plages de la corniche oranaise». Elle vise selon ses initiateurs à organiser une «résistance citoyenne et active» contre ces abus. Pour rappel, l'interdiction des solariums pour la saison estivale 2015 a été annoncée par le représentant du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Khaldi Taha Haider, qui a insisté sur le caractère de « gratuité des plages et des parkings ». Une mesure qu'il a qualifiée d'«irréversible». Une mesure qui répond également au diktat qu'exercent certains hôtels et complexes touristiques qui squattent eux aussi les plages, imposant aux vacanciers de payer.