Le Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight (CNPLET) lance un appel à communication aux universitaires et chercheurs pour un colloque international sur la problématique de l'aménagement du berbère (tamazight) en Algérie. « Le colloque aura lieu les 5 et 6 décembre 2006 à Alger et devra réunir, outre des nationaux, des spécialistes en linguistique de France, d'Italie, d'Espagne, du Maroc, d'Autriche et des Etats-Unis », a précisé le directeur du centre, le professeur Abderrezak Dourari, lors d'une conférence de presse tenue, hier, à Alger. Cette manifestation permettra d'échanger les expériences, notamment avec les pays « plurilingues », d'autant que tamazight, fera remarquer le professeur Dourari, est, à côté de l'arabe algérien, la plus ancienne langue maternelle des Algériens. « Seulement, l'enseignement de tamazight se fait essentiellement sur la base de la maîtrise de la langue (le kabyle, le plus souvent), sans aménagement préalable de celle-ci, sans outil didactique et sans formation de formateurs », a-t-il signalé. Et d'ajouter : « Ces derniers recourent surtout aux deux principaux travaux de M. Mammeri : tajerrumt (grammaire) et amawal (lexique néologique) non didactisés. Les manuels du ministère de l'Eduction nationale, empreints des circonstances dans lesquelles ils sont nés, sont souvent mal compris et considérés comme peu pratiques. » Le conférencier devait insister également sur le fait que le statut actuel du CNPLET est dans le besoin « pressant » de subir des « correctifs ». « Certes, nous avons aujourd'hui un siège spacieux et bien situé et un réseau internet à haut débit, mais le problème est que le CNPLET est quasiment dépourvu de chercheurs. En matière de recrutement d'assistants (de recherche), le statut ne nous permet de recruter que dans le palier de la graduation (licence) », a-t-il souligné, notant que la classification des postes, telle qu'elle est conçue, dissuaderait plus d'un « post-gradué » à rejoindre le centre. « Nous avons évoqué ces problèmes avec la tutelle dans le cadre d'un comité ad-hoc. Elle a été attentive à nos doléances. Nous pensons que la solution qui relève de la compétence de la chefferie du gouvernement est du domaine du possible », a-t-il conclu.