Le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, a annoncé hier à Alger l'introduction de tamazight à l'examen du brevet de l'enseignement moyen (BEM) durant l'année scolaire 2007-2008 et à l'examen du baccalauréat pour l'année scolaire 2008-2009. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la réforme du système éducatif et de l'enseignement en Algérie, a indiqué le ministre en marge du colloque international portant sur “Tamazight langue nationale en Algérie : état des lieux et problématique d'aménagement” qui s'est ouvert hier à Alger. L'enseignement de tamazight en tant que matière optionnelle s'étendant sur 11 wilayas est motivé par des raisons objectives inhérentes à la problématique de l'écriture de cette langue, a affirmé M. Benbouzid souhaitant que des chercheurs spécialisés en linguistique puissent trancher dans le choix de l'écriture de tamazight soit en caractères arabes, latins ou tifinaghs. Tamazight est enseigné actuellement dans le système éducatif national en caractères latins qui jouissent d'un “système phonétique stable”, selon des chercheurs et universitaires. Et à l'occasion du colloque international organisé par le Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight (CNPLET), en collaboration avec le ministère de l'Education nationale, les intervenants ont abordé l'éternel problème lié aux modes de transmission et de transcription de la langue désormais nationale. À savoir, le choix du support graphique qui demeure prisonnier des différents courants de pensées qui se confrontent. Trois thèses de transcription prédominent, le latin, l'arabe et le tifinagh (alphabet berbère utilisé par les Marocains et les Touareg). L'expérience marocaine, jugée concluante, a d'ailleurs été indiquée comme référence à cette rencontre. En effet, c'est en 2003 que le tamazight a fait son entrée dans la sphère scolaire marocaine. Au Maroc, cette langue est désormais enseignée de façon obligatoire en tant que discipline dans de nombreuses écoles primaires à travers tout le pays, tant aux élèves arabophones qu'amazighophones. En Algérie, cette matière a d'abord été optionnelle dans le cadre des programmes expérimentaux lancés entre 1995 et 1996. Elle a été par la suite étendue à six niveaux d'enseignement sur les douze que compte le système éducatif algérien. Les organisateurs du colloque espèrent aboutir à la fin de la rencontre à la définition des grandes lignes d'une stratégie d'aménagement de la langue tout en prenant en compte le contexte linguistique pluraliste de la société algérienne. Amina Hadjiat