Après un périple qui l'a mené dans une douzaine de wilayas, allant de l'extrême Ouest (Tlemcen) à l'extrême Est (Batna), en passant par Constantine, Mostaganem et Tizi Ouzou, le célèbre cirque Il Florilégio va planter, le 18 de ce mois, son chapiteau à Alger, son ultime escale. Le stade du Caroubier (OPLA), qui sera le cadre de ces shows, devra accueillir les clowns, les acrobates, les trapézistes, le globe et ses motos ainsi qu'une fournée d'animaux que les Algérois vont découvrir pour la première fois. Cette troisième édition sera véritablement une première pour les potaches et les familles d'Alger puisque les artistes d'Il Florilégio, le cirque Amar pour les intimes, seront là même durant le mois sacré de Ramadhan ! « Nous sommes impatients de vivre cette expérience », lance Isabelle Gillier, directrice adjoint du cirque, hier, lors d'une conférence de presse. C'est donc la seule sensation qui manque à cette sympathique équipe d'Il Florilégio qui a rempli une bonne place dans l'espace horriblement désertique du divertissement en Algérie. El les Algérois en savent gré à ces Italiens, qui viennent pour la troisième fois leur procurer de la gaieté, de la convivialité, mais aussi des sensations fortes qui leur font oublier l'espace d'un spectacle la terrible absence de loisirs. Et l'interminable cirque politique, qui se joue depuis quelques mois et qui plus est ne fait rire plus personne. Rendez-vous est donc donné aux Algérois amateurs du cirque du 18 septembre au 5 novembre à des prix qui ne devraient pas donner le tournis. En effet, les organisateurs avouent qu'ils auraient souhaité proposer un tarif symbolique pour faire profiter le maximum d'enfants, mais la lourdeur de l'investissement commande de faire participer les spectateurs à couvrir les frais. Max Togni, le jeune directeur du cirque, précise, en effet, qu'il a investi 90 millions de dinars dans cette tournée. Il faut savoir que le déplacement d'un cirque nécessite de gros moyens logistiques (50 containers et 30 semi-remorques) et des tracasseries bureaucratiques typiquement algériennes qui font désespérer les plus téméraires. Mais à l'arrivée, la moisson est plutôt intéressante et pour les organisateurs et pour l'Algérie, d'après les chiffres communiqués hier. Les services des impôts ont empoché la coquette somme de 20 millions de dinars en taxes diverses et les entreprises de transport ont gagné 30 autres millions de dinars. Les parrains d'Il Florilégio se disent fiers d'avoir embauché 50 Algériens durant la tournée et d'avoir entamé un processus de transfert du savoir-faire. Sur ce plan, Isabelle Gillier et Max Togni caressent un rêve : ouvrir une école de cirque en Algérie. « Je suis prêt à participer à hauteur de 50% », assure le directeur d'Il Florilégio, qui affirme avoir obtenu le O. K. du ministère de la Culture, en attendant le feu vert des éventuels contributeurs. Mais en attendant que ce rêve soit exaucé, les organisateurs savourent déjà la joie d'avoir pu attirer plus de 300 000 spectateurs durant la tournée nationale avant l'escale prometteuse de la capitale. Il Florilégio sait que pour gagner l'argent des Algériens il doit d'abord gagner leurs cœurs. C'est pourquoi, Max et ses collaborateurs ont décidé d'offrir le premier spectacle le 18 de ce mois à 15h au Croissant-Rouge algérien, qui se chargera d'inviter les enfants nécessiteux. C'est aussi cela les valeurs véhiculées par le cirque Amar, qui s'algérianise chaque année un peu plus… Et tant mieux pour la bonne humeur !