Le journaliste Malik Aït Aoudia, décédé à l'âge de 48 ans, a été enterré hier au cimetière El Alia (Alger). Il a été accompagné à sa dernière demeure par les membres de sa grande famille, ses amis et ses confrères de la presse. Dans la foule, se trouvaient également quelques personnalités politiques, du monde de l'économie, d'actuels et anciens ministres, dont El Hadi Ould Ali de la Jeunesse et des Sports, Hamid Grine de la Communication, Amara Benyounès, Abdelaziz Rahab, le maire d'Alger-Centre, Hakim Bettache. Journaliste d'investigation pour de nombreux médias français, notamment Marianne, notre confrère a beaucoup travaillé sur l'islamisme armé. Avec Séverine Labat, il a réalisé en 2003 un documentaire sur la barbarie terroriste, Autopsie d'une tragédie : Algérie, 1988-2000. Ses enquêtes ont souvent suscité des débats et des polémiques. C'était inévitable tant la période des années 1990 avait divisé l'opinion publique nationale et internationale. Face à la thèse du «qui tue qui», Malik Aït Aoudia s'est employé à dévoiler le visage barbare des groupes terroristes. En tout cas, ses documentaires ne laissaient pas indifférents. Hier au cimetière El Alia, les présents se sont rappelés cette période qui a ensanglanté l'Algérie et ont rendu hommage au journaliste et à son courage d'affronter l'islamisme et de le dénoncer. C'était son combat. De journaliste et de militant politique aussi. Avant de livrer une dernière bataille face à la maladie, Malik a tenu à consacrer un ultime documentaire sur l'assassinat des moines de Tibhirine qui ne cesse d'alimenter la polémique sur l'identité des auteurs du massacre. Pour le journaliste, il n'y avait pas de doute, ce sont les groupes islamiques armés (GIA). En 2013, il consacre un documentaire, toujours avec son amie Séverine Labat, Le Martyr des moines de Tibhirine. Son départ prématuré est une perte pour la famille de la presse, mais surtout pour sa petite famille endeuillée par le décès de leur fils et frère. Son frère, Samir, était hier inconsolable. Son père, ses cousins et ses amis étaient tous fiers de lui et du travail qu'il a accompli au service d'une Algérie moderne et démocratique. Il faisait partie de la famille qui avance.