Proche de Jean-Paul II, qui en avait fait le doyen du Sacré Collège, le pape Benoît XVI a fait parler de lui, ce week-end, plus qu'il a été lors de sa succession au défunt souverain pontife. Les médias internationaux n'ont pas cessé de diffuser les réactions du monde musulman à ses propos tenus sur l'Islam. Le cardinal allemand Joseph Ratzinger a été élu pape, le 19 avril 2005. Ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, il était un proche de Jean Paul II qui en avait fait le doyen du Sacré Collège. Joseph Alois Ratzinger est né le 16 avril 1927 à Marktlam Inn, en Allemagne, où son père était gendarme. Il a été élu 265e pape de l'Eglise catholique et a pris le nom de Benoît XVI. A l'âge de 17 ans, il est enrôlé dans l'armée allemande. L'ensemble de sa classe est affecté à la défense d'une usine BMW dans les environs de Munich, jusqu'en septembre 1944. Dans ses mémoires, le futur pape déclarera n'avoir jamais tiré un seul coup de feu. Il déserte quelques jours avant la reddition allemande. Il est ensuite interné dans un camp de prisonniers de guerre jusqu'en juin 1945 où il rencontre le célèbre écrivain Günter Grass. Le 19 juin 1945, il est libéré et retourne au séminaire. Il poursuit des études de philosophie et de théologie à l'université de Munich et à l'Ecole supérieure de Freising. Il est ordonné prêtre, le 29 juin 1951, avec son frère. Sa première thèse de doctorat porte sur « Le peuple et la maison de Dieu dans la doctrine ecclésiale de saint Augustin » qui fut complétée en 1957 par la soutenance de la thèse intitulée « La théologie de l'histoire chez saint Bonaventure ». De 1966 à 1969, il enseigne la théologie à la faculté de théologie de l'université de Tübingen. Le 24 mars 1977, le cardinal Joseph Ratzinger a été nommé archevêque de Munich et Freising. C'est le premier prêtre diocésain à occuper ce siège majeur depuis 80 ans. Le 28 mai 1977, il est consacré archevêque, et le 27 juin de la même année, il est promu à la pourpre cardinalice. Le 25 novembre 1981, Jean Paul II le nomme préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. La mission confiée à ce théologien est de préserver l'orthodoxie de la doctrine catholique, de la préciser au milieu des développements divers du monde moderne, y compris la philosophie, les sciences humaines, la biologie et la politique, et surtout de tenter de discerner la vérité parmi toutes les idées « à la mode » qui se succèdent. Il défend aussi les positions de l'Eglise sur la contraception artificielle, sur le célibat des prêtres et sur le non-accès des femmes au sacerdoce. Le 6 août 2000, il publie la déclaration Dominus Iesus dans laquelle il affirme la supériorité du catholicisme sur le protestantisme (les protestants considèrent le pape comme l'évêque de Rome, pas plus). En 2002, à l'occasion de son 75e anniversaire, il propose, suivant la coutume, sa démission au pape, mais Jean Paul II ne désire pas se séparer de ce précieux collaborateur. Signe d'une confiance absolue envers le théologien bavarois. Lors d'une interview donnée à l'agence Zenit, le 3 mai 2003, il réaffirme l'opposition du Vatican à la guerre d'Irak menée par les Etats-Unis, impossible d'après lui à justifier, selon la doctrine de la guerre juste. Dans son premier message de Noël, adressé au monde depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, en décembre 2005, le pape Benoît XVI a appelé l'humanité du IIIe millénaire à un réveil spirituel, sans lequel, a-t-il dit, « l'homme de l'ère technologique risque d'être victime des succès même de son intelligence ». Le 1er janvier 2006, au cours de la messe célébrée au Vatican, à l'occasion de la Journée mondiale de la paix, il a appelé l'ONU à une conscience renouvelée de ses responsabilités pour promouvoir la justice, la solidarité et la paix dans le monde.