Les arrêts de travail concertés collectifs pris en violation de la loi sont des actes condamnables légalement, aggravés en cela par des actes d'entrave à la liberté de travail causant un important préjudice à la société, dont l'atteinte aux biens et aux personnes, y compris les biens des tiers. Cette situation est intolérable», ont estimé, hier, les actionnaires, le conseil d'administration et la direction générale dans un communiqué rendu public. Ces derniers sont revenus sur les actes de violence et les dégradations de juillet dernier et sur le récent blocage du site d'El Hadjar les 2 et 3 août. Pour eux, «ces actes ont exposé gravement des installations aussi névralgiques que le haut fourneau ou la station d'ammoniac. Si le droit de grève est reconnu par la loi, il est néanmoins interdit et intolérable qu'il soit accompagné d'actes répréhensibles. La loi condamne la violence, l'intimidation et l'entrave. Les meneurs, les suiveurs et les auteurs de tels actes seront sanctionnés, conformément aux dispositions du règlement intérieur de la société, et seront poursuivis devant la justice conformément à la loi». Dans ce contexte, les protestataires font l'objet de sept plaintes déposées au niveau du tribunal d'El Hadjar. «C'est pour ces raisons que le secrétaire général du syndicat et le président du comité de participation ont été licenciés, et de ce fait ne sont plus habilités à représenter les travailleurs car aucune relation de travail ne les lie à l'entreprise. Vu la gravité des faits, cette décision est irrévocable.» En tout état de cause, le staff de la société reste ouvert à toute discussion allant dans le sens d'une reprise du travail pour reprendre le chemin de la croissance en passant par la mise en place d'un plan de stabilité nécessaire au développement de la société. Parallèlement, un dispositif sécuritaire assuré par la société de gardiennage SGS a été déployé au niveau de tous les accès de l'usine. Ordre a été donné qu'aucun perturbateur ne puisse accéder au complexe sous peine d'être arrêté et présenté à la justice en cas de résistance. Ainsi, les actionnaires, le conseil d'administration et la direction générale d'ArcelorMittal Pipes & Tubes Algeria (Ampta) de Annaba a frappé fort pour remettre de l'ordre au sein de l'entreprise. «Les pertes générées par cette grève et les violences constatées ne peuvent plus être tolérées. Dorénavant, aucune souplesse ne sera envisagée dans le traitement de cette crise», affirme une source proche de la direction générale. Du côté du syndicat d'entreprise ArcelorMittal Algeria, qui abrite l'unité Ampta au sein de son complexe, un soutien inconditionnel est affiché à la démarche des actionnaires, du conseil d'administration et de la direction générale. «Nous refusons catégoriquement la mise en banqueroute de notre complexe, qui est un bien public et non privé. Qu'ils nous laissent travailler tranquillement pour rénover notre outil de travail pour lequel l'Etat et ses actionnaires ont déboursé un milliard de dollars», a déclaré dans une motion de soutien Amouri Noureddine, secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal Algeria.