Le prix moyen du baril de pétrole algérien a perdu plus de 5 dollars au mois de juillet. Selon le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, le cours moyen du Sahara blend algérien est passé de 61,69 dollars en juin à 56,35 dollars en juillet, perdant ainsi 5,35 dollars en un mois. La chute des cours du pétrole algérien est encore plus flagrante, lorsqu'il s'agit de comparer les moyennes annuelles entre juillet 2014 et juillet 2015, passant de 109,57 dollars à 57,84 dollars. Cette chute mensuelle du cours moyen du prix du baril algérien s'inscrit d'ailleurs dans la tendance générale du marché qui repart à la baisse après le rebond enregistré durant les mois d'avril et mai derniers. Le prix moyen du panier Opep a ainsi perdu 10% de sa valeur en juillet en lâchant plus de 6 dollars à 54,19 dollars. Une baisse que l'organisation, basée à Vienne, explique ainsi que ce second mois successif de baisse des cours du brut se justifie par les pressions que fait subir la surabondance de l'offre sur les marchés. Le document précise que les cours sont affectés par la vigueur du dollar ainsi que les problèmes enregistrés par les économies des deux plus gros consommateurs de pétrole au monde, à savoir la Chine et les Etats-Unis. Le pool pétrolier note l'affaiblissement de l'activité manufacturière en Chine, laquelle tire un plus bas de 2 ans et qui a enregistré son cinquième mois successif de contraction. Dans le pays de l'Oncle Sam, c'est plutôt l'indice de confiance des consommateurs qui suscite l'inquiétude, celui-ci ayant atteint un plus bas de huit mois. Ces données ne semblent pourtant n'entamer en rien l'optimiste de l'Organisation basée à Vienne, qui tablent encore une fois sur une hausse de la demande en 2015. L'OPEP table sur une hausse de la demande de 1,38 million de barils par jour en 2015 en augmentation de 90 000 mb/j par rapport à sa précédente prévision. Le dossier du nucléaire iranien ne semble pas non plus inquiéter plus l'organisation, lorsqu'il s'agit d'évoquer les prévisions pour 2016. Le pool pétrolier table sur un rebond de la croissance mondiale à 3,5% contre 3,2% en 2015. L'Organisation y voit ainsi les signes de reprise des économies des principaux pays , ce qui se traduira par un rebond de la demande. L'OPEP table ainsi sur une accélération de la demande de l'ordre de 1,34 million de barils /jour en 2016. Records de production Pour 2016, l'Organisation évoque, comme lors de ses premières prévisions publiées en juillet, une accélération de la demande de l'ordre d'1,34 mb/j, liée à un rebond de la croissance mondiale à 3,5%, contre 3,2% cette année. Le rapport note ainsi que la croissance de la demande permettra de «réduire graduellement le déséquilibre entre offre et demande». Cependant, malgré ces prévisions optimistes, on peut lire une certaine inquiétude par rapport à l'évolution de la demande pour le pétrole OPEP et la croissance de l'offre hors OPEP. Le rapport mensuel ne modifie pas les prévisions de demande pour le pétrole Opep qui se stabilisent à 29,23 millions barils/ jour en 2015. En contrepartie, la stratégie du pool pétrolier visant une baisse des cours du brut en dessous des points morts des forages de schiste américain semble ne pas avoir porté ses fruits. En effet, le rapport de l'Organisation relève d'environ 90 000 barils par jour sa prévision pour la production non Opep en 2015. Ainsi, la production de pétrole américain devrait augmenter de près d'un million de barils/jour en 2015 et de 320 000 autres en 2016. Il est clair aujourd'hui que la baisse des cours du brut à moins de 50 dollars n'aura pas suffi à étrangler la révolution des schistes. Pourtant l'OPEP, à sa tête l'Arabie Saoudite, ne compte pas flancher dans cette guerre des prix. Et pour cause et sur fond de surabondance de l'offre, la monarchie du Golfe ne cesse d'augmenter sa production. Selon les données publiées par l'Organisation, la production Opep a atteint un record en juillet à 31,51 millions de barils/jour, soit 101 000 barils/jour de plus qu'au mois de juin.