Le cours du baril de référence brent pourrait perdre environ 20%, par rapport à son niveau actuel, en 2016. C'est ce qui ressort d'un rapport publié, lundi dernier, par la Banque mondiale (BM) qui revient sur les récents développements survenus sur la scène internationale, à savoir la levée des sanctions liées au programme nucléaire de l'Iran. Selon la BM, le retour plein et entier de l'Iran sur le marché du pétrole, dès la levée effective des sanctions occidentales, aura «une incidence considérable sur le marché mondial du pétrole, l'économie iranienne et les partenaires commerciaux du pays». Concrètement, l'institution prévoit que ce retour aura pour effet, à terme, «d'accroître d'environ un million de barils la production journalière de pétrole, réduisant l'an prochain de 10 dollars le prix du baril». Selon le bulletin trimestriel d'information économique des services Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) de la Banque mondiale, intitulé Répercussions économiques de la levée des sanctions envers l'Iran, «l'accroissement de la capacité d'exportation de pétrole de l'Iran permettra au pays d'accélérer son redressement économique». En revanche, d'après le même rapport, «les bénéfices et recettes d'exportation d'autres pays exportateurs de pétrole de la région MENA, tels que les Etats du Golfe et la Libye, vont diminuer» tandis que «les pays importateurs de pétrole de la région, tels que l'Egypte et la Tunisie, bénéficieront d'une baisse des prix sur les marchés mondiaux». Jusqu'à présent, du fait des sanctions occidentales en vigueur depuis plusieurs années, Téhéran ne pouvait pas accueillir sur son sol des compagnies pétrolières américaines ou européennes ni exporter son or noir aux Etats-Unis ou à destination du vieux continent. Mais, à en croire l'économiste en chef à la BM pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Shanta Devarajan, «il faut s'attendre à ce que la levée des sanctions stimule les exportations et relance l'économie» de la même façon que «le renforcement des sanctions en 2012 s'était traduit par une forte baisse des exportations iraniennes de pétrole et deux années de croissance négative». L'Iran verra le coût de ses échanges commerciaux baisser, ce qui aura pour effet d'augmenter tant le volume que la valeur de ses échanges pétroliers et non pétroliers. Selon le rapport de la Banque, les exportations iraniennes finiront par augmenter d'environ 17 milliards de dollars, soit approximativement 3,5% du PIB. La Grande-Bretagne, la Chine, l'Inde, la Turquie et l'Arabie Saoudite comptent parmi les pays qui enregistreront probablement la plus forte hausse de leurs échanges commerciaux avec l'Iran de la période post-sanctions. Mais, selon les prévisions de la BM, c'est surtout à partir de 2016 que l'Iran pourra véritablement exporter son pétrole aux Etats-Unis et en Europe. L'on s'attend alors à une plus grande abondance d'or noir sur le marché, déjà déprimé par une baisse de la demande. Un déséquilibre croissant entre offre et demande devrait logiquement se traduire par une importante chute des cours.