La Banque mondiale a affirmé que les tensions régionales actuelles ainsi qu'un environnement extérieur difficile avaient frappé de plein fouet les économies de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), en les appelant à entreprendre une ‘'approche audacieuse'' des réformes économiques, ‘'Une vision à court terme sur les préoccupations d'ordre politique et sécuritaire a entravé la réalisation des réformes structurelles nécessaires à la croissance et à la stabilité'' dans les pays du MENA, a relevé un nouveau rapport de la BM intitulé ‘'MENA: Le ralentissement de la croissance accentue la nécessité des réformes''. Citant particulièrement les pays en transition de la région, l'institution de Bretton Woods observe que la croissance économique ralentit, le chômage augmente et l'inflation s'intensifie. ‘'Pour éviter d'aggraver le mécontentement social et politique, les pays continuent de retarder les réformes attendues depuis longtemps, qui pourraient contribuer à stimuler la croissance et créer des emplois, a-t-elle ajouté. Dans ce sens, elle préconise que que ces pays devraient profiter de l'occasion pour faire avancer les réformes structurelles nécessaires pour sortir du cercle vicieux du ralentissement de la croissance et de l'instabilité politique, insistant sur l'urgence de ces réformes ‘'pour inverser la spirale de dégradation de ces économies''. ‘'Les gouvernements de ces pays ne peuvent pas se permettre de poursuivre des mesures à court terme telle la hausse des salaires du secteur public et des subventions'', a déclaré Shanta Devarajan, l'économiste en chef de la BM pour la région MENA. Selon elle, ‘'ces mesures aggravent la situation, qui est imputable à des lacunes structurelles de longue date, notamment les rigidités du marché du travail, les réglementations complexes et opaques, les carences de l'infrastructure, les subventions régressives et inefficaces et les filets de protection sociale inadéquats''. Pour sa part, le principal auteur du rapport, Lili Mottaghi, estime que ‘'les décideurs résistent à la nécessité de mener des réformes de peur d'aggraver le mécontentement social, alors que ces réformes peuvent créer l'espace budgétaire et contribuer à restructurer l'économie et l'orienter vers la création d'emplois et la croissance inclusive''. Par ailleurs, la BM a considéré que ‘'la mauvaise gestion des ressources pétrolières rend encore plus urgente la nécessité de diversifier l'économie des pays exportateurs de pétrole, pour réaliser la stabilité financière et économique à long terme''.