La fatigue diurne, l'endormissement en plein activité, les maux de tête, les troubles sexuels, le manque d'oxygène dans le sang, les troubles psychiques et de la mémoire sont les principales conséquences du syndrome de l'apnée du sommeil, une pathologie aussi fréquente que l'asthme. C'est une pathologie souvent méconnue et pourtant fréquente. De par le danger qu'elle fait courir au patient sur le plan cardio-respiratoire et de par ses répercussions neuro-psychiatriques, sociales et professionnelles, c'est un syndrome qu'il faut traiter à temps. La maladie est devenue fréquente en Algérie au même titre que l'asthme et la bronchite, ont affirmé des spécialistes ORL, pneumologues, chirurgiens dentistes et maxilofaciaux, lors d'une rencontre sur le thème organisée jeudi à l'hôtel El Aurassi et sponsorisée par des sociétés allemandes de matériaux de diagnostic et de traitement (Senyves, Ungut, Rumeditec). « En dépit de l'absence d'étude épidémiologique, il est avéré que sa prévalence est importante au regard des nombreux malades qui consultent pour des troubles respiratoires durant leur sommeil », a affirmé le docteur Bellamdani, pneumologue, initiateur de la rencontre. Les différents intervenants ont insisté sur la gravité de cette maladie qui peut entraîner des complications cardiaques chez le patient, telles que l'hypertension artérielle (HTA) ou accident vasculaire cérébral (AVC). Elle est d'autant plus grave qu'elle peut provoquer la mort subite du patient, ont-ils noté. Ils recommandent ainsi une prise en charge sérieuse du patient. Cette pathologie, qui se caractérisée par un arrêt du flux aérien d'une durée supérieure ou égale à 10 sec, la reprise respiratoire coïncidant habituellement avec un éveil très bref où l'allégement du sommeil touche principalement des patients obèses, de grands ronfleurs, ont précisé les praticiens spécialistes. Le tabac, l'alcool, les somnifères et les antidépresseurs constituent aussi des facteurs favorisants pour cette pathologie. Le syndrome de l'apnée du sommeil touche indifféremment les jeunes comme les personnes âgées et les enfants. Chez l'enfant, les signes sont surtout l'hyperactivité, l'irritabilité, le manque de concentration et le syndrome est dû à la présence de végétations, d'amygdales ou de rhinite allergique. Tout en insistant sur l'importance d'un dépistage des malades, les praticiens ont mis en garde contre les conséquences de cette maladie qui ne bénéficie jusqu'à présent d'aucun traitement médicamenteux. A ce propos, il est démontré que les risques d'accident de la circulation sont 30 fois plus grands chez les ronfleurs (sommeil perturbé). En l'absence de traitement pharmacologique, les médecins conseillent aux malades la perte de poids et surtout la pratique de l'exercice physique. Le meilleur remède contre cette pathologie, selon eux, est le port durant la nuit d'un appareil de ventilation à pression continue qui ouvre les vois aériennes supérieures durant le sommeil. Cet appareil disponible en Algérie doit être, selon le docteur Bellamdani, inscrit dans la nomenclature des produits remboursés ainsi que les traitements de diagnostic et l'oxygénothérapie à domicile. A noter que la prévalence SAS est estimée à 4% de la population adulte.