L'excès de vitesse, l'état des routes, la défectuosité des pièces de rechange étaient déjà sur la liste des causes des accidents de la route. Il faudra y ajouter les troubles et l'apnée du sommeil dont sont atteints des chauffeurs. 22% des sinistres sur nos routes sont dus à ces maladies cachées et aux conséquences désastreuses. Les personnes souffrant de troubles et d'apnée du sommeil ne devront pas avoir de permis de conduire, a estimé le Dr Chrikh, membre de l'Association de recherche en maladies respiratoires et du sommeil lors du deuxième séminaire euroafricain qui a réuni, hier, à Alger, des spécialistes en asthmologie, allergologie et immunologie. Ces troubles qui demeurent non déclarés, constituent des risques majeurs surtout quand on sait que le secret médical interdit au médecin de révéler l'état du malade souffrant de ces troubles du sommeil. La même spécialiste regrette l'inexistence de loi interdisant l'obtention du permis de conduire pour les personnes souffrant de troubles ou du syndrome d'apnée du sommeil. Elle a révélé, en outre, que les troubles du sommeil ne sont pas déclarés dans le cadre d'accidents du travail, affirmant que «25% des sujets touchés par ces troubles ont eu des accidents du travail ou de la route». La spécialiste a tiré ces résultats d'une étude qu'elle a réalisée en collaboration avec le laboratoire chargé du diagnostic du Syndrome d'apnée du sommeil (SAS) du CHU Beni-Messous, ayant touché 170 personnes souffrant de troubles du sommeil âgées de plus de 40 ans et activant dans différentes spécialités. L'enquête a démontré que 14% des personnes concernées par l'étude représentent un danger spécifique et que certaines d'entre elles travaillent dans le secteur des transports, comme elle a indiqué, en outre, que «22% des accidents de la circulation sont causés par des conducteurs souffrant de troubles du sommeil». «Les symptômes de l'apnée du sommeil ne sont pas portés sur la liste des maladies et ne sont pas également diagnostiqués de manière précise tout comme ils sont méconnus chez les citoyens et les professionnels de la santé», a-t-elle ajouté. La spécialiste a tiré la sonnette d'alarme en ce qui concerne le danger que peuvent représenter les personnes souffrant de troubles du sommeil, pour elles-mêmes et pour leur entourage, notamment celles activant dans certains secteurs. C'est pour cette raison qu'elle a préconisé de soumettre ces personnes à des examens médicaux annuels afin de leur éviter des accidents au travail et leur mutation vers d'autres postes. Elle a également appelé à introduire les troubles du sommeil sur la liste des maladies et à prendre en charge ce problème par un groupe médical pluridisciplinaire regroupant les spécialistes en maladies respiratoires, en ORL, en neurologie et en cardiologie.