Le 48e Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (FNTMA), qui aura lieu du 27 août au 2 septembre 2015 à la maison de la culture et à Masrah Al Moudja, connaît une seconde vie. Le nouveau commissariat du festival, dirigé par Mohamed Takiret, a décidé de relancer la manifestation avec de nouvelles idées. La date de fin août a été retenue pour ne pas s'éloigner de la période estivale et profiter de la présence des vacanciers. Initialement, le FNTAM était prévu pour octobre 2015. «Nous avons été installés le 10 août dernier. Et nous avons relevé le défi pour organiser le festival à la fin de ce mois. Le public s'est habitué à cette période de l'année. Le festival reste le plus ancien en Afrique et au Maghreb. Nous sommes venus avec une nouvelle vision et un nouveau programme Cette année, nous avons supprimé les ‘‘In'' et les ‘‘Off'', en et hors compétition. Nous avons classé les pièces en trois catégories : A, B et C. Pour chaque catégorie, nous avons retenu un jury», a expliqué Mohamed Takiret lors d'une conférence de presse, animée dimanche au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger, aux côtés d'Ahmed Belalem, directeur artistique, et de Abdellatif Ben Ahmed, directeur de la communication du festival. Ahmed Belalem a relevé que les spectacles «A» sont ceux qui répondent plus ou moins aux critères du théâtre sur les plans artistique et technique. «Les spectacles B sont de moindre qualité, mais avec quelques idées scéniques ou esthétiques intéressantes, un peu d'imagination. Les spectacles C sont loin de répondre aux règles du théâtre, mais nous avons tenu à la présence de leurs concepteurs pour qu'ils apprennent, voient ce que les autres font. La formation est importante pour nous, à commencer par celle de l'acteur qui est la base. Nous voulons que les animateurs amateurs lisent des livres pour améliorer leurs connaissances. Cette année, pas question de prendre la serviette et aller à la plage. Nous serons très sévères quant au respect du programme de formation. Il faut en finir avec les mauvaises habitudes», a-t-il dit. Les organisateurs donnent la priorité à la formation avec l'organisation d'ateliers pour la mise en scène, la scénographie, l'expression corporelle et l'actorat. «Nous avons ouvert la formation à une soixantaine de participants venus de tout le pays. Une trentaine d'entre eux seront sélectionnés pour suivre une formation durant l'année à partir d'octobre prochain car une semaine ne suffit pas», a précisé le commissaire du festival. Pour Ahmed Belalem, il est important que ceux qui s'intéressent au théâtre de l'intérieur du pays soient présents au festival de Mostaganem. D'où le choix des catégories A, B et C. «Il ne faut pas exclure ceux qui sont déjà éloignés de tout», a-t-il plaidé. Le 48e FNTAM sera marqué par la présence de 350 participants représentant 16 troupes venues de 28 wilayas. Des conférences seront animées par des universitaires, dont Djamila Zegaï, Lakhdar Mansouri, Ahmed Cheniki et Ahmed Hamoumi. Des débats sont également programmés pour discuter de la situation actuelle du théâtre amateur en Algérie. A ce propos, Ahmed Belalem a relevé la raréfaction inquiétante des troupes de théâtre amateur au niveau de l'ouest et du sud du pays. Selon Mohamed Takiret, le festival de Mostaganem va nouer des relations avec d'autres festivals à l'étranger comme ceux de Shardjah aux Emirats arabes unis et de Monaco. «Nous sommes en contact avec l'Organisation arabe du théâtre pour que la pièce qui obtient le premier prix à Mostaganem puisse être invitée à Shardjah. Il ne faut pas oublier que le théâtre amateur est le principal réservoir du théâtre professionnel. C'est là où l'on puise les talents de demain», a-t-il noté. La nouvelle équipe du festival prépare le cinquantenaire de la manifestation avec un grand spectacle en plein air. «Un spectacle qui sera conçu par les stagiaires que nous allons suivre durant ces trois années. Nous espérons également que le festival de Mostagnem ait un caractère international en 2017 à l'occasion du cinquantenaire», a souligné Mohamed Takiret souhaitant une participation plus active et plus soutenue des autorités locales des Mostaganem et de la société civile pour atteindre cet objectif. «Nous avons demandé à la wilaya de dégager une assiette de terrain pour construire le village du festival où l'on pourra installer nos résidences, notre bibliothèque, notre club des artistes, notre centre d'archives. Actuellement, le commissariat du festival n'a toujours pas de locaux. Nous allons installer une commission pour s'occuper de la gestion des archives», a-t-il ajouté. Les professionnels et amoureux du théâtre regrettent l'immense retard enregistré dans les travaux du Théâtre régional de Mostaganem. Le projet a été lancé à la fin des années 1990. «Le problème dépasse le ministère de la Culture et les artistes. Il y a une situation confuse avec les entreprises chargées de la construction du théâtre. A chaque fois, les entreprises sont changées. Le nouveau wali a promis d'inaugurer le théâtre le 1er novembre prochain. Notre souhait est que le nouveau théâtre abrite la prochaine édition du festival», a estimé Mohamed Takiret.